ISIS : Santé reproductive des femmes après cancer du Sein
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Avec le recul de l’âge de la première grossesse (âge moyen de la mère à l'accouchement : 31,0 ans en 2022 | Insee), et l’augmentation de l’incidence du cancer du sein chez les femmes jeunes (+2.1% par an selon certains registres (Hassaine et al. Breast Cancer Research 2022), de plus en plus de femmes auront un cancer du sein avant d’avoir pu avoir un enfant. Une PF doit être proposée à toutes les femmes de moins de 40 ans qui vont recevoir un traitement potentiellement gonadotoxique (loi de bioéthique du 06/08/04, révisée le 07/07/2011). Il nous semble donc pertinent de recueillir les données de patientes âgées de 18 à 40 ans au diagnostic (fertilité antérieure, préservation de la fertilité avant chimiothérapie). Par ailleurs, le risque théorique de
grossesse persiste jusqu’à la ménopause. Pour l’étude de la contraception, les patientes âgées jusqu’à 50 ans au diagnostic seront donc incluses. Au vu du warning récent de l’EMA sur le risque génotoxique du tamoxifene, le recueil de l’état de santé des nouveaux-nés nés après cancer du sein nous semble pertinent (trois examens médicaux obligatoires le premier mois permettant de dépister d’éventuelles pathologies malformatives). Une meilleure connaissance de ces sujets permettrait d’actualiser les recommandations nationales, voire internationales, une meilleure information des patientes et une meilleure prise en charge des
conséquences à long terme sur la fertilité.
L’objectif principal de le l’étude ISIS est de décrire les grossesses (nombre, origine et issue) après
cancer du sein de stade 1 à 3 chez des femmes âgées de 18 à 40 ans au diagnostic selon l'âge au
diagnostic et les traitements reçus.
Des objectifs secondaires seront également poursuivis :
➢ En lien avec la cohorte des patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de
cancer du sein et avec la cohorte de femmes exemptes de cancer du sein issue du SNDS :
a) Comparer le taux de grossesses après cancer du sein, pour les patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein, avec le taux de grossesses dans un échantillon de femmes sans cancer du sein issu de la population générale, globalement et, pour les patientes, par sous-groupe selon l’âge au diagnostic et les traitements reçus.
➢ En lien avec la cohorte des patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein :
b) L’accès à une consultation d’oncofertilité sera évalué par le taux de patientes ayant bénéficié d’une consultation d’oncofertilité, pour les patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein. Les techniques de préservation de la fertilité seront évaluées par le taux de patientes ayant bénéficié d’une technique d’AMP avant chimiothérapie, globalement et selon la technique d’AMP. Le risque de récidive de cancer du sein sera évalué par la survie sans récidive.
c) Le recours à l’AMP après cancer sera évalué par le taux de réutilisation des gamètes conservées, le délai entre la fin des traitements du cancer et la réutilisation des gamètes, ainsi que le taux de naissances vivantes par réutilisation de gamètes conservées. Le risque de récidive du cancer du sein sera évalué par la survie sans récidive selon le recours à une méthode d’AMP, pour les patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein.
d) Le risque de récidive du cancer du sein sera évalué par la survie sans récidive selon la durée entre l’arrêt et la reprise du tamoxifène, pour les patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein.
➢ En lien avec les enfants des patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein jusqu’à leurs 28e jour de vie :
e) Les malformations foetales et les pathologies périnatales des enfants nés seront évaluées par les taux de FCS, de malformations foetales, d’IMG, de morts foetales in utero, de morts néonatales selon la durée d’arrêt du tamoxifène (entre 3 et 9 mois vs. > 9 mois), pour les patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein.
f) Les malformations foetales et les pathologies périnatales des enfants nés seront évaluées par les taux de FCS, de malformations foetales, d’IMG, de morts foetales in utero, de morts néonatales, pour les patientes ayant reçu du tamoxifène et ayant arrêté entre 3 et 9 mois avant la grossesse, et pour les patientes n’ayant pas reçu de tamoxifène, parmi les patientes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic de cancer du sein.
➢ En lien avec les patientes âgées de 18 à 50 ans au moment du diagnostic de cancer du sein :
g) Le parcours de soin des patientes âgées de 18 à 50 ans au moment du diagnostic de cancer du sein sera décrit par le mode de découverte du cancer du sein (auto-palpation, dépistage individuel, médecin traitant, gynécologue, etc.), le délai entre le diagnostic et l’accès aux soins et le délai entre le diagnostic et l’accès à une consultation d’oncogénétique.
h) La contraception et la survenue de grossesses non désirées pendant et après traitement contre le cancer du sein chez les patientes âgées de 18 à 50 ans au moment de leur diagnostic seront décrites par la prévalence des patientes sous contraceptif, le type de contraception et le taux d’IVG.
L’impact des traitements oncologiques sur la vie reproductive et la santé des enfants à naître est au coeur des préoccupations des jeunes patientes diagnostiquées et traitées pour un cancer (Jones et al., 2022).
Les informations collectées par ce projet permettront de délivrer une information claire et plus précise aux patientes sur les conséquences des thérapies anticancéreuses sur leur vie reproductive. Par ailleurs, nous espérons pouvoir rassurer les médecins sur l’utilisation de la préservation de la fertilité avant cancer du sein et de l’AMP après cancer du sein et avoir des arguments pour que la préservation de la fertilité et l’AMP soient plus systématiquement proposée aux patientes.
La réponse à de telles questions dans des essais prospectifs nécessiterait une longue durée de suivi et l’inclusion d’un très grand nombre de patientes. La création d’une base de données rétrospective multicentrique pourra permettre de répondre à un grand nombre de questions sur l’impact des thérapies anti cancéreuses sur la vie reproductive dans la prise en charge des cancers du sein chez la femme. Par ailleurs, pour limiter les risques de biais, ces données seront comparées à celles d’une population de femmes de même âge indemnes de cancer du sein.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)
Appariement
Permettre de calculer les délais de survenue des évenements (traittement, grossesse, prématurité...)
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
2
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
☒ Information collective
☒ Demande de dérogation à l’information individuelle des personnes (justification fournie dans le protocole)