Etude rétrospective descriptive monocentrique des patients pris en charge chirurgicalement pour un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures (VADS), dont l’abord de trachéotomie a été réalisé sans ouverture de la trachée.
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
La chirurgie carcinologique des voies aérodigestives supérieures (VADS) doit être considérée comme un traumatisme : une chirurgie de la cavité buccale, de l’oropharynx, des amygdales ou encore une chirurgie partielle du larynx traumatise les muqueuses des voies digestives et respiratoires, les muscles de la phonation, de la déglutition et de la mastication, les structures osseuses du massif facial… Ces chirurgies, parfois accompagnées de reconstruction lourdes (type lambeau libre) provoquent un oedème. Ce gonflement provoque parfois une dyspnée de type asphyxique, c’est-à-dire un blocage au niveau des voies inspiratoires et dont la conséquence irréversible est le décès du malade par asphyxie. Un saignement post-opératoire peut également provoquer un étouffement (blocage par les caillots de sang). Afin d’éviter cela, une trachéotomie de protection est pratiquée en routine, le temps que l’oedème disparaisse.
Très souvent, les chirurgies dites « lourdes » ou « majeures », dépassant la ligne médiane (par exemple, avec retrait de plus de la moitié de la langue) ou touchant largement l’oropharynx ou le larynx au-dessus de la glotte, ou encore faisant l’objet de reconstructions par lambeaux libres sont considérées comme à risque, et font très souvent l’objet d’une trachéotomie de protection. A l’inverse, les chirurgies dites « mineures », ne touchant qu’une partie de la cavité buccale, du palais ou de la mandibule, sont souvent considérées comme peu à risque et les patients ne sont pas trachéotomisés.
Cependant, beaucoup d’équipes ne souhaitent tout simplement pas prendre de risques compte tenu des conséquences irréversibles d’une asphyxie et préfèrent réaliser une trachéotomie d’emblée. Il existe un adage tenace chez beaucoup de chirurgiens et chirurgiennes chevronné(e)s qui dit : « si tu y penses, c’est qu’il faut la faire ».
La trachéotomie est néanmoins grevée d’une certaine morbidité pour les raisons suivantes :
-Elle provoque souvent des troubles de la déglutition.
-Elle prolonge la durée moyenne de séjour
-Comme tout geste chirurgical, elle peut faire l’objet de complications à court, moyen ou long terme
-Elle est pourvoyeuse d’angoisses et de stress chez les malades
-En hospitalisation, elle constitue un frein à la communication du malade avec son entourage
A l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, les patients opérés d’une chirurgie carcinologique des VADS dans le service d’ORL, sont tous hospitalisés sous surveillance continue soit en Unités de Soins Continus (USC), soit en réanimation les 24-48h post-opératoires immédiates. Il existe donc toujours un réanimateur disponible en cas d’asphyxie de survenue brutale. Pour certains patients sélectionnés et considérés comme « limites », c’est-à-dire ceux pour lesquels la trachéotomie n’est pas certaine, les chirurgiens préparent l’incision de trachéotomie durant le bloc (cf technique chirurgicale optimale : abord classique, puis isthmectomie de la glande thyroïde qui est fixée de part et d’autres aux muscles afin qu’elle ne puisse pas se repositionner en avant de la trachée et donc gêner son exposition, puis exposition de la trachée) mais n’incisent pas la trachée et referment juste la peau avec quelques agrafes. En cas de dyspnée brutale, le réanimateur n’a plus qu’à faire sauter les agrafes, inciser la trachée et placer la canule, ce qui est évidemment beaucoup plus court que de réaliser toute la trachéotomie sous anesthésie locale, et beaucoup moins douloureux.
Cette technique appelée PREPA TRACH, qui nécessite évidemment une surveillance impérative en USC-réanimation, permet donc d’éviter une trachéotomie « excessive » aux patients qui n’en auront pas besoin, mais présente également un minimum de risque pour les patients qui finalement seront trachéotomisés.
Le but de cette recherche est de réaliser une série descriptive des malades qui ont eu une incision préalable de trachéotomie dans l’espoir de leur épargner une vraie trachéotomie afin de démontrer d’une part la fiabilité et la sécurité de cette technique, et d’autre part de définir certains critères impératifs d’indication chirurgicale de trachéotomie versus pas de trachéotomie.
Les patients pris en charge chirurgicalement pour un cancer des VADS, toutes localisations confondues, dont l’incision de trachéotomie a été préparée au bloc opératoire durant le geste seront identifiés par une extraction sur le logiciel TIME WISE (logiciel du bloc opératoire). L’ensemble des patients présentant les critères d’éligibilité et ne s’opposant pas à leur participation à la recherche seront inclus.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Autre(s) catégorie(s) de donnée(s) utilisée(s)
Prise en charge des patients
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
3
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
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Délégué à la protection des données
Hôpital Sainte Musse, 54 Rue Henri Sainte Claire Deville 83100 Toulon France
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