Etablissement d’une valeur seuil de cétonémie capillaire prédictive de la sévérité des gastro entérites aigues de l’enfant de 3 mois à 10 ans
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
En France, on estime qu’il y a plus de 21 millions d’épisodes de gastro-entérites aiguës (GEA) par an.
Ces GEA sont à l’origine d’un pourcentage non négligeable de consultations en médecine générale ou aux urgences pédiatriques. En effet, selon les années, cela concerne entre 1.4 et 4 millions de consultations de médecine générale chaque hiver.
Cela en fait donc l’un des problèmes de santé publique en France ainsi qu’une augmentation de la charge sur le système de soins.
Concernant l’épidémie de GEA en pédiatrie, d’après les données d’épidémiologie du réseau sentinelle, on s'aperçoit que 44% des passages aux urgences pour GEA concernent les enfants de moins de 5 ans. C’est donc une épidémie majeure en termes de quantité de consultations aux urgences pédiatriques mais aussi en termes de gravité pour l’enfant. Dans les pays en voie de développement c’est même la première cause de mortalité infantile, soit entre 5 et 10 millions de décès par an. En France la mortalité reste très faible mais nécessite tout de même environ 130.000 consultations aux urgences pédiatriques par an, pour 19.000 hospitalisations.
Chez les enfants de moins de 5 ans, le principal germe responsable de GEA est le rotavirus puis le norovirus. La sévérité des symptômes est elle aussi en lien avec le type de virus. En effet on retrouve de façon significative des symptômes plus marqués avec une déshydratation plus importante et un plus grand nombre d’hospitalisations pour les GEA à rotavirus que pour les autres.
En France le traitement des GEA chez l’enfant repose sur des recommandations officielles européennes, basées principalement sur la réhydratation par voie orale (per os ou sonde naso-gastrique (SNG)) ou par voie intraveineuse (IV).
En ambulatoire, le traitement repose sur ce traitement symptomatique. Dès lors que le praticien juge que la déshydratation est trop avancée, jugement fait sur peu de critères objectifs (hormis la perte de poids), l’enfant est orienté aux urgences pédiatriques pour une évaluation puis, en fonction, une prise en charge thérapeutique hospitalière avec réhydratation par SNG ou IV est instaurée.
Lors de cette évaluation hospitalière, il est d’usage au CH de la Rochelle, sans qu’il n’y ait de recommandation claire dessus, de réaliser une prise de constantes systématique (T, PA, FC, FR) ainsi que la mesure de la glycémie et de la cétonémie capillaire.
Il existe plusieurs études montrant le lien entre la cétonémie capillaire et l’état d'hydratation biologique (avec étude des bicarbonates sanguins). Cependant, une seule étude s’est intéressée au lien entre la cétonémie capillaire et la prise en charge ultérieure de l’enfant. Cette étude suggère l’intérêt de la cétonémie comme facteur prédictif du type de réhydratation lors d’une gastro entérite virale.
L’objectif principal de notre travail est d’évaluer le lien entre la cétonémie capillaire et la prise en charge de l’enfant aux urgences pédiatriques de la Rochelle. En effet nous souhaiterions établir une valeur seuil de cétonémie capillaire prédictive de la sévérité des GEA et donc la nécessité de réhydratation IV ou de pose de SNG.
Les objectifs secondaires sont l’évaluation de la fréquence d’hospitalisations des enfants atteints de GEA en fonction de l’âge, en fonction des mois de l’année, du germe retrouvé. De plus nous souhaiterions évaluer la présence d’autres facteurs de risques d’hospitalisation d’enfants atteints de GEA, comme par exemple sur le plan clinique le nombre et la durée des symptômes de vomissements et diarrhées ; sur le plan biologique une réserve alcaline diminuée.
La gastro entérite aigue est l’un des motifs principaux de consultation en cabinet de ville ou aux urgences pédiatriques, et donc, un poids majeur sur le système de soins.
De plus l’évaluation des gastro entérites aigues chez l’enfant repose actuellement sur une évaluation clinique subjective avec peu de critères objectifs.
La cétonémie capillaire est un outil simple, peu onéreux avec des résultats rapides et parfaitement reproductibles. Cela en fait donc un outil utilisable facilement par les médecins en cabinet afin d’avoir un critère supplémentaire pour orienter la décision de prise en charge, ambulatoire ou hospitalière.
Population ciblée : Enfants de 3 mois à 10 ans ayant consulté aux Urgences Pédiatriques de La Rochelle pour symptômes de gastro entérites aigues pour les motifs « vomissement », « diarrhées », « gastro entérite » et « douleurs abdominales ».
Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective, quantitative, monocentrique sur une série de cas au CH de la Rochelle sur la période du 01/09/2023 au 31/08/2024.
Extraction des dossiers patients réalisée par le DIM du CH de La Rochelle selon les mots clés proposés. Les patients éligibles sont les enfants âgés de 3 mois à 10 ans et ayant présenté un épisode de vomissements et/ou diarrhées et/ou douleurs abdominales ayant nécessité le passage aux urgences pédiatriques du CH de La Rochelle.
Analyse une première fois de chaque dossier afin de vérifier les critères d’éligibilité (diagnostic final autre que GEA). Si les critères d’inclusion et de non inclusion sont respectés, envoi des notices d’information aux parents des enfants éligibles à l’étude et recueil de leur non opposition à l’utilisation des données de leur enfant puis poursuite de l’analyse des dossiers en collectant les informations cliniques, biologiques, et la prise en charge thérapeutique de chaque enfant.
Données recueillies sur le dossier médical des urgences pédiatriques via le logiciel « crossway ».
Les données collectées sont : Mois de l’année, âge, sexe, poids (et % de perte de poids), valeur de cétonémie capillaire, déshydratation clinique, symptômes (vomissements et/ou diarrhées), température, bilan biologique (natrémie, bicarbonates, créatinémie, CRP), coproculture/virologie des selles, mode de réhydratation, durée d’hospitalisation.
Les données ainsi recueillies seront analysées via le logiciel EasyMedStat (eCRF intégrant un module d’analyse statistique descriptive) avec définition du seuil de validité optimale du test diagnostique par courbes ROC.
Concernant le critère de jugement principal, seront analysées plusieurs courbes ROC en fonction des différentes valeurs de cétonémie capillaire mises en relation avec la prise en charge thérapeutique proposée (groupe réhydratation per os et groupe réhydratation SNG/IV).
Les objectifs secondaires sont l’évaluation de la fréquence d’hospitalisations des enfants atteints de GEA en fonction de l’âge, des mois de l’année et du germe retrouvé. De plus nous souhaiterions évaluer la présence d’autres facteurs de risques d’hospitalisation d’enfants atteints de GEA. L’analyse de ces données sera réalisée via une régression linéaire ou linéaire généralisée en fonction des variables.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
15
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
La personne a le droit d'accéder, via les personnes responsables de l'étude, à toutes les données recueillies à son sujet et, le cas échéant, de demander des rectifications, si les données s'avéraient inexactes ou de les compléter si elles sont incomplètes.
La personne a également le droit de s'opposer à la transmission ou de demander la suppression des données couvertes par le secret professionnel qui sont susceptibles d'être utilisées et traitées dans cette étude à tout moment et sans justification.
La personne peut également exercer son droit de limitation du traitement de ses données dans les situations prévues par la loi.