ESCAPE
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Les lymphomes T systémiques sont une entité hétérogène représentant 15% des lymphomes agressifs et 5-10% des lymphomes non-Hodgkiniens en Occident. Le pronostic de ces lymphomes est mauvais avec une survie globale à 5 ans de 30 à 40%. Du fait de la rareté de ces lymphomes et de leur hétérogénéité, il existe peu d’essais cliniques. En première ligne, aucun essai n’a démontré de supériorité d’un traitement intensif, d’une association à un anti-CD52 ou à un inhibiteur d’histone désacétylase par rapport au CHOP (Cyclophosphamide, Doxorubicine, Vincristine, Prednisone). Sur les vingt dernières années, le seul traitement ayant obtenu une AMM en première ligne est le Brentuximab Vedotin (BV), un anticorps anti-CD30 couplé à la MMAE, en association au CHP (schéma CHOP sans la vincristine), suite aux résultats de l’étude ECHELON-2. Dans cette dernière étude, la supériorité du BV-CHP par rapport au CHOP reposait sur le sous-groupe des ALCL, qui représentaient 70% des patients inclus.
Le CD30 est un récepteur membranaire de la super famille des récepteurs au TNF, exprimé sur la membrane des lymphocytes, histiocytes et granulocytes. Son expression en immunohistochimie est constante dans les ALCL mais elle est partielle et plus faible dans les PTCL-NOS (58 – 64%) et les AITL (63 – 75%). Il n’existe pas de consensus sur la définition de l’expression du CD30, qui repose selon les études, sur le pourcentage de cellules exprimant le CD30 et/ou l’intensité du signal, avec des valeurs cut-off allant de 1% à 20-25%. La détermination du niveau d’expression du CD30 est rendue d’autant plus difficile que les lymphocytes B du microenvironnement tumoral expriment le CD30.
Plusieurs équipes se sont intéressées à l’association entre l’expression du CD30 et la réponse au BV. Une étude ancillaire d’ECHELON-2 (critères d’inclusion > 10% d’expression du CD30 chez les patients), ne trouvait pas d’association entre l’expression du CD30 et le taux de réponse globale ou la durée de réponse complète chez les patients présentant un AITL ou un PTCL-NOS.
Une étude du BV en monothérapie chez 35 patients atteints d’AITL ou de PTCL-NOS en rechute montrait un taux de réponse globale de 41%. Il n’y avait pas d’association entre une expression par les cellules tumorales du CD30>=15% et la réponse au BV. D’une manière intéressante, 6 patients n’avaient pas d’expression du CD30 après relecture centralisée. Deux de ces 6 patients ont obtenu une réponse au BV.
Récemment, l’étude TOTAL, étude nationale du LYSA, a testé la combinaison BV-Gemcitabine dans les lymphomes T en rechute exprimant le CD30. Il n’y avait pas d’association entre le niveau d’expression du CD30 par les cellules tumorales et la réponse. Il existait cependant un impact péjoratif entre un taux de CD30 soluble (sCD30) >120ng/mL au début du traitement et la survie (O Tournilhac ; Présentation orale à l’ASH 2022). En se focalisant sur les lymphomes T non-ALCL (n=48), la relation était d’autant plus marquée avec dans le groupe sCD30<120ng/mL, un taux de réponse globale de 77,8% vs 13,3%, une médiane de survie sans progression de 12,5 mois vs 3.2 mois et une survie globale de 29,6 mois vs 7.3 mois.
Ainsi, l’expression du CD30 en immunohistochimie n’apparait pas comme un marqueur prédictif de la réponse au traitement par BV dans les lymphomes T périphériques en première ligne ou en rechute. La recherche d’une association étant rendue d’autant plus difficile que la méthode de détermination et le seuil d’expression ne sont pas consensuels. Au contraire, le taux de sCD30 est fortement corrélé à la réponse au traitement par BV-Gemcitabine en rechute dans l’étude TOTAL. A notre connaissance, il s’agit de la seule étude s’intéressant au sCD30 comme marqueur prédictif de la réponse thérapeutique. Ces données restent à confirmer dans une cohorte indépendante.
Sera analysé en parallèle dans cette étude, une cohorte de patientes atteintes de lymphomes anaplasiques sur implants mammaires (Breast implant–associated anaplastic large-cell lymphoma, BIA-ALCL). L’évaluation du dosage du CD30 soluble n’a à notre connaissance pas été faite dans cette pathologie.
Les objectifs de l’étude :
- Analyser et décrire le taux de sCD30 au diagnostic initial d’une cohorte de lymphomes T périphériques et d’une cohorte de BIA-ALCL
- Estimer la relation entre le taux de sCD30 au diagnostic et (i) le taux de réponse globale (RG), (ii) le taux de réponse complète (RC), (iii) la survie sans évènement (SSE) et (iv) la survie globale (SG) via des fonctions souples.
- Evaluer dans la cohorte de lymphomes sur implants mammaires la relation entre le taux de sCD30 au diagnostic initial et le stade lésionnel selon la classification TNM largement utilisée (Clemens MW, J Clin Oncol 2015)
L’étude répond à un besoin médical insuffisamment couvert actuellement. Les bénéfices du projet seront l’amélioration des connaissances pour la communauté scientifique et à terme l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de lymphome T. Les résultats seront valorisés dans des congrès et publications scientifiques.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)
Suivi de la survie
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
2
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
- étude princeps après 2018 : des notes d'information individuelles ont été renvoyés aux patients les informant de la réutilisation de leurs données.
ou les patients ont été informés de la réutilisation de leurs données lors de leur inclusion au protocole. les personnes concernées y ont été informées qu'elles peuvent exercer à tout moment leurs droits auprès de leur médecin ou du DPD du Lysarc.