N° 22086737

Comment sont perçus les ateliers "Caméléon" ?

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Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Finalité de l'étude

Recherche, étude, évaluation

Objectifs poursuivis

Prévention et traitement

Domaines médicaux investigués

Médecine générale

Bénéfices attendus

En France, d’après l’étude ENClass2022 de Santé Publique France, la santé mentale des adolescents tend à se dégrader progressivement au fur et à mesure des années. L’adolescence est une période charnière entre l’enfance et le monde des adultes durant laquelle les jeunes sont susceptibles d’être plus vulnérables sur le plan de la santé mentale. D’après cette même étude ENCLass, les adolescents conservent une perception plutôt positive de leur santé puisque 84% des lycéen(ne)s se disent "en bonne santé", mais en baisse de plusieurs points par rapport à l’enquête de 2018 1. En parallèle, le sentiment de solitude concerne 24,7% des élèves au collège et lycée, le risque important de dépression a fortement augmenté chez les lycéennes (+5 points) avec une prévalence globale de 15,4%, et 24,2% des lycéen(ne)s déclarent avoir déjà eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée.
Ces chiffres de Santé publique France montrent aussi une discordance entre la perception qu’ont les jeunes de leur santé globale, et aussi de leur santé mentale. Dans leur étude datant de 2009, Wilson Coralie J. et al. ont montré que des niveaux plus élevés d’idées suicidaires et de détresse psychologique chez les adolescents étaient significativement associées à des intentions plus faibles de consulter un médecin généraliste, que ce soit pour des idées suicidaires ou pour des problèmes "somatiques". Il est donc primordial de repérer le plus tôt possible les adolescents en souffrance psychologique.
Depuis 5 ans, des médecins d’une maison de santé pluridisciplinaire animent des ateliers de prévention en santé dans un lycée polyvalent de la région Rhône-Alpes auprès de classes en lycée général ou en CAP. Nous nommerons ces ateliers "Caméléon" afin de masquer leur nom d’origine et de permettre un anonymat de qualité. Lors de ces ateliers, les médecins sont accompagnés en fonction des années par certains de leurs collègues paramédicaux de la maison de santé ainsi que par des internes en médecine générale. Des professeurs intervenant auprès de ces classes et l’infirmière scolaire du lycée participent également aux ateliers, comme animateur ou comme observateur en fonction des années. Le fil conducteur de ces ateliers est d’aider au développement des compétences psychosociales des élèves pour favoriser la prévention en santé.
Les compétences psychosociales sont aujourd’hui définies par Santé Publique France comme "un ensemble cohérent et interrelié de capacités psychologiques (cognitives, émotionnelles et sociales), impliquant des connaissances, des processus intrapsychiques et des comportements spécifiques, qui permettent de renforcer le pouvoir d’agir ("empowerment"), de maintenir un état de bien-être psychique, de favoriser un fonctionnement individuel optimal et de développer des interactions constructives". Dans leur article qui résume les connaissances actuelles sur les compétences psychosociales, Béatrice Lamboy et Juliette Guillemont expliquent que ces compétences "occupent une place centrale dans le développement de l’enfant et représentent des déterminants majeurs de la santé globale sur lesquels il est nécessaire d’agir précocement si l’on souhaite favoriser le développement de comportements favorables à la santé et promouvoir efficacement la santé et le bien-être". Il est également expliqué que de nombreuses interventions de promotion de la santé centrées sur les compétences psychosociales se sont montrées efficaces dans la prévention en santé mentale.
Les thématiques de prévention abordées au cours des ateliers "Caméléon" varient en fonction des années, selon les besoins exprimés par les professeurs mais également par les élèves lors du premier atelier de chaque cycle. Les ateliers de l’année scolaire 2023-2024 ont été orientés vers l’entraide entre les élèves dans des situations de souffrance psychologique. Le thème a été choisi en raison d’un cas de harcèlement scolaire en début d’année et par des "tensions" entre élèves ou groupes d’élèves des 2 classes de CAP. Plus concrètement, la 1ère séance de travail a permis de recueillir les questionnements des élèves sur leur santé, ainsi que les facteurs caractérisant selon eux une "bonne" et une "mauvaise" santé, en utilisant le jeu du photo-langage. Les différents aspects de la "bonne santé" sont abordés : santé physique, santé mentale, santé sociale, etc. Ensuite, lors d'une 2ème séance, les élèves ont été amenés à réfléchir au fait que "le corps parle" et à se rendre compte de leur propre expression corporelle, en utilisant notamment le "jeu du videur". La 3ème séance était axée sur l'identification des ressources auxquelles un(e) élève peut faire appel lorsqu'il a besoin d'aide. Enfin, la 4ème séance traitait, sous forme de jeux de rôle et dans l'esprit du "théâtre-forum", des manières d’agir ou de réagir lorsqu’on se retrouve face à une situation de difficulté pour soi-même ou pour autrui, ces situations pouvant avoir un impact négatif sur la santé.
Le développement des compétences psychosociales pourrait aussi favoriser l’entraide entre les jeunes. Dans son article sur le harcèlement, Tina Stahel s’intéresse aux comportements des élèves témoins. Ces derniers sont souvent peu nombreux à défendre l’élève harcelé. Selon l’auteure, ce qui fait qu’un élève va intervenir ou non dépend de trois déterminants : ses attitudes, ses perceptions de la norme subjective, son contrôle comportemental. Cette étude propose une vision du harcèlement selon "une logique systémique et interdisciplinaire" avec des rôles d’élèves plutôt perméables dans le temps. Elle identifie donc les freins à l’entraide mais ne propose pas de levier pour favoriser son développement.
Pour en revenir aux ateliers "Caméléon", il paraît donc tout d'abord intéressant de recueillir la perception qu'ont les élèves sur ces ateliers, ainsi que celle des observateurs et des animateurs. On peut se demander si ces ateliers produisent un "effet", qu'il soit positif ou négatif. En parallèle, il paraît aussi judicieux de mieux appréhender l'image qu'ont les élèves de leur propre santé, ainsi que de celle de leurs camarades. Plus spécifiquement par rapport à la "saison" 2023-2024, nous allons essayer d’identifier des pistes pour favoriser l’entraide entre les élèves, par exemple dans le cas où un(e) élève serait en situation de souffrance psychologique. Enfin, ces ateliers proposent un modèle où c’est le médecin qui vient au contact d’adolescents qui pour la plupart consultent peu en cabinet. Ce modèle d'intervention au sein d'un lycée pourrait-il être un levier pour favoriser la prévention en santé auprès d'un public qu'on voit peu chez le médecin traitant ?

Données utilisées

Catégories de données utilisées

Informations recueillies à l'occasion d'activités de prévention, de diagnostic, de soins ou de suivi social et médico-social
Informations relatives aux conditions sociales, environnementales, aux habitudes de vie et au contexte socio-économique des personnes concernées

Source de données utilisées

Autre

Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)

Autre(s)

Appariement entre les sources de données mobilisées

  Non

Plateforme utilisée pour l'analyse des données

Autre

Acteurs finançant et participant à l'étude

Responsable(s) de traitement

Type de responsable de traitement 1

Université, école, structure de recherches dans le domaine médicale / épidémiologique / pharmacovigilance

Responsable de traitement 1

Université Grenoble Alpes

23 Avenue des Maquis du Grésivaudan 38700 La Tronche France

Localisation du responsable de traitement 1
  Dans l'UE
Représentant du responsable de traitement 1
Université Grenoble Alpes

Calendrier du projet

Date de début : 01/01/2025 – Date de fin : 31/10/2025 Durée de l'étude : 22
Etape 1 : Dépôt du projet
23/01/2025

Base légale pour accéder aux données

Encadrement réglementaire

Méthodologie de référence 004

Destinataire(s) des données

Destinataire des données 1

DUBOST Margot

Destinataire des données 2

DEMORGE Cédric

Destinataire des données 3

ZIPPER Anne-Claire

Durée de conservation aux fins du projet (en années)

2

Existence d'une prise de décision automatisée

  Non

Fondement juridique

Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)

(1)(a) consentement spécifique, éclairé et univoque

Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)

(2)(a) consentement spécifique, éclairé et univoque

Transfert de données personnelles vers un pays hors UE

  Non

Droits des personnes

Dans le cadre de ce travail de recherche, nous serons amenés à recueillir des données personnelles, soit à travers le formulaire d'autorisation parentale / de consentement (nom, prénom, âge, coordonnées, signature), soit lors d' entretiens individuels enregistrés (enregistrement de sa voix, état de santé morale et physique, situation familiale, habitudes de vie, consommation de produits type tabac ou alcool).
Le formulaire sera numérisé et la version papier sera supprimée juste après sa numérisation.
L’entretien sera enregistré puis retranscrit sur forme de document texte. Les données retranscrites seront pseudonymisées. L’enregistrement audio sera détruit environ 2 mois après l'entretien.
Tous les documents numériques seront stockés sur un disque dur externe sécurisé par un mot de passe, et conservés jusqu'à la fin du travail de recherche (environ 2 ans).
Toutes les personnes impliquées dans cette étude sont assujetties au secret professionnel.

Conformément aux dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative l'informatique, aux fichiers et aux libertés, modifiée par la loi du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles et au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) du 14 avril 2016 applicable depuis le 25 mai 2018, les participants à cette étude :
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- disposent d'un droit d'opposition à la transmission des données couvertes par le secret professionnel susceptibles d'être utilisées dans le cadre de cette recherche et d'être traitées,
- dispose d'un droit à l'effacement des données et à l'oubli.
Selon cette Loi, ils peuvent donc avoir accès à leurs données et les modifier/supprimer à tout moment sur simple demande. Ils peuvent également s'opposer à la transmission de données couvertes par le secret professionnel.

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