RIDCO
Contexte
Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) regroupent trois pathologies : la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite et le rhumatisme psoriasique. La polyarthrite rhumatoïde touche généralement les femmes avec un pic de fréquence entre 45 et 55 ans et provoque des douleurs essentiellement dans les mains et les pieds. La spondylarthrite touche le rachis (donc le dos) et concerne plutôt les hommes, généralement avant 40 ans. Le rhumatisme psoriasique est un rhumatisme à la fois périphérique (atteinte des mains, pieds, etc), et également le rachis, et est une maladie associée au psoriasis (maladie de peau). Les symptômes apparaissent en général chez les personnes âgées de 30 à 50 ans.
Ces trois pathologies, bien que fréquentes, ont une prévalence, à savoir le nombre de cas d'une maladie dans une population à un moment donné, encore mal estimée. Selon l’Inserm, 600 000 français seraient atteints de RIC et souffriraient par conséquent d’incapacités fonctionnelles importantes générant de lourdes répercussions médicales, personnelles, sociétales et économiques.
Les RIC sont par ailleurs associés à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires (MCV) et d’autres comorbidités pouvant affecter la qualité de vie des personnes atteintes. Les MCV sont d’ailleurs la première cause de mortalité chez les patients atteints de RIC.
Objectifs du projet
Le projet RIDCO, mené par l’hôpital Ambroise Paré (AP-HP) et l’Inserm, a pour objectif d’étudier le lien entre les maladies inflammatoires chroniques rhumatologiques (RIC) et leurs comorbidités, en particulier les maladies cardiovasculaires. Ce projet vise à développer un score de risque cardiovasculaire spécifique aux RIC pour améliorer la prise en charge de ces patients.
Méthodologie et caractère innovant
Le projet RIDCO vise à mieux comprendre les maladies inflammatoires chroniques rhumatologiques (RIC). Il étudie leur fréquence, les problèmes de santé qui leur sont liés (comorbidités) et leur évolution, en utilisant deux grandes bases de données françaises :
- La cohorte Gazel : une base de données épidémiologiques créée par l’Inserm et EDF-GDF.
- La cohorte Constances : la plus grande cohorte française, qui suit plus de 200 000 participants pour analyser leur état de santé sur le long terme.
Ces deux bases permettent d’observer un grand nombre de personnes sur une longue durée, offrant ainsi une meilleure compréhension des problèmes de santé.
Grâce à un travail préliminaire, les chercheurs ont identifié les patients atteints de RIC dans la cohorte Gazel, par consultation téléphonique dédiée. Ils ont mené des entretiens téléphoniques afin de confirmer le diagnostic et préciser le type de RIC (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ou rhumatisme psoriasique).
Dans le cadre du projet, des algorithmes sont développés à partir de ceux proposés par le groupe de travail ReDSiam dans une précédente revue de littérature, et validés dans la cohorte Gazel, puis appliqués à la cohorte Constances pour identifier les cas de RIC. Cela permet de répondre à d’autres objectifs du projet, notamment :
- Étudier le lien entre les RIC et le risque de maladies cardiovasculaires (MCV).
- Mesurer l’effet des RIC sur ce risque, indépendamment d’autres facteurs.
- Proposer un score adapté pour évaluer le risque cardiovasculaire chez les patients atteints de RIC.
Les chercheurs analysent aussi d’autres problèmes de santé associés aux RIC et leur impact sur le risque cardiovasculaire.
Le projet RIDCO a été lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt Bibliothèque Ouverte d’Algorithmes en santé (BOAS). Le projet BOAS a été initié en 2021 pour favoriser le développement et la mise en open source d’algorithmes de ciblage facilitant la manipulation des données de santé à des fins de recherche. Dans ce cadre, le Health Data Hub accompagne le projet de manière financière.
Résultat / livrable
Le but du projet RIDCO est d’établir un score de risque cardiovasculaire spécifiquement adapté aux patients atteints de RIC, en considérant les paramètres associés comme le type de pathologie, sa durée d’évolution et les caractéristiques du patient (âge, genre, traitements, …).
Le projet RIDCO permettra également de valider les algorithmes diagnostiques proposés par le groupe ReDSiam, algorithmes qui pourront être utilisés ultérieurement pour d’autres projets basés sur les données de la base principale du Système National des Données de Santé (SNDS). Les résultats seront partagés avec la communauté scientifique (algorithmes, implémentation, performance) dans la Bibliothèque Ouverte d’Algorithmes en Santé (BOAS).