2022

ISIS

établissements & professionnels de santé
établissements d'enseignement
organismes de recherche
Partager

Contexte 

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France et représente la première cause de décès par cancer chez la femme. En 2023, en France, 61 214 cas ont ainsi été diagnostiqués selon Santé publique France. Les principaux facteurs de risques connus sont  l’âge, la prédisposition génétique, un antécédent de pathologie mammaire, et un antécédent d’irradiation thoracique médicale à forte dose (administrée lors du traitement d’une autre pathologie). 

Les progrès faits ces dernières années dans la prise en charge du cancer du sein ont permis d’améliorer la survie des patientes. Néanmoins, il apparaît important d’évaluer les effets secondaires des thérapies anti-cancéreuses survenant sur le long terme. En effet, deux des effets secondaires particulièrement impactants sur la qualité de vie des jeunes patientes sont la baisse de la fertilité et la ménopause précoce provoquant bouffées de chaleur, prise de poids, ostéoporose, majoration du risque de maladies cardiovasculaires. De plus, avec le recul de l’âge de la première grossesse (âge moyen de la mère à l'accouchement : 31 ans en 2022 selon l’Insee), et l’augmentation de l’incidence du cancer du sein chez les femmes jeunes (+2,1 % par an selon Hassaine et al. Breast Cancer Research 2022), de plus en plus de femmes auront un cancer du sein avant d’avoir eu un enfant. 

 

Objectifs

Le projet ISIS est porté par l’Institut de Cancérologie de l’Ouest en partenariat avec l’Institut Curie, le Centre Léon Bérard et le Centre Oscar Lambret. L’objectif principal de l'étude ISIS est de décrire les grossesses (nombre, origine et issue) après un cancer du sein de stade 1 à 3 chez des femmes âgées de 18 à 40 ans au moment du diagnostic et les traitements reçus. Les porteurs du projet souhaitent évaluer le taux de grossesse survenue après un cancer du sein métastatique en comparaison avec la population générale. Ils s'intéressent également à l’état de santé des enfants en s'appuyant sur trois examens médicaux effectués le premier mois de vie de l’enfant, qui permettront de dépister d’éventuelles pathologies malformatives. 

Une meilleure connaissance de ces sujets permettra d’actualiser les recommandations nationales, voire internationales, une meilleure information des patientes et une meilleure prise en charge des conséquences à long terme du cancer du sein et des traitements associés sur la fertilité.

 

Méthodologie et caractère innovant

Pour mener cette étude comparative, les porteurs du projet mobilisent plusieurs bases de données. La cohorte dite exposée (qui a eu un cancer) contient les dossiers d’environ 15 000 patientes issues de la plateforme ConSoRe qui chaîne les données des centres partenaires. Ces données contiennent des informations sur les patientes (données démographiques, antécédents), des informations sur le cancer (caractéristiques, traitements reçus, évolution/récidive), des informations sur les grossesses post cancer (grossesse et déroulement, contraception, recours à une assistance médicale à la procrédation, fausse couche, interruption volontaire ou médicale de grossesse (IVG/IMG) etc.) et des informations sur les enfants des patientes nés après un diagnostic de cancer (hospitalisations et examens périnataux jusqu’à leurs 28 jours). Ces données cliniques seront complétées des données médico–administratives de la base principale du SNDS, à laquelle la cohorte sera appariée, ce qui permettra également de la comparer aux données de population générale, correspond aux données de 100 000 femmes issues de la base principale du SNDS. 

Le projet ISIS a été sélectionné lors de l'appel à manifestation d'intérêt du programme UNIBASE porté par Unicancer et le Health Data Hub. Dans ce cadre, l’apport de Unicancer et du Health Data Hub a consisté à fournir un accompagnement réglementaire, technique et financier. 

 

Livrables

Les algorithmes développés et les données collectées dans le cadre de ce projet ont vocation à être partagés avec les centres hospitaliers, la communauté ConSoRe et le Health Data Hub. Les algorithmes pourront ainsi être améliorés et servir à d’autres projets de recherche portant sur l’impact des thérapies anticancéreuses sur la fertilité. Le projet ISIS permet aussi de financer la structuration de nouvelles données dans ConSoRe ainsi que la possibilité de les extraire afin d’alimenter d’autres catalogues de données. L’ensemble des développements prévus sur ConSoRe dans le cadre du projet ISIS seront partagés avec la communauté afin de permettre l’exploitation de nouvelles variables d’intérêt pour la réalisation d’études sur les données de vie réelle en oncologie.

Chiffres clés

61 214
cas de cancers du sein en France en 2023