HHAVOC
Partenaires
L’Inserm, le CSTB et Météo France, des organismes publics dédiés à la santé, au bâtiment et à la météorologie, se sont associés pour ce projet innovant.
Contexte
Selon Santé publique France, l’été 2023 a été marqué par quatre épisodes de canicule qui ont concerné 73 % de la population hexagonale. Le nombre de décès toutes causes attribuables à la chaleur s’est élevé à près de 1 500 pendant les 4 épisodes de canicule et à plus de 5 000 durant toute la période de surveillance de l’été. Entre le 1er juin et le 15 septembre, près de 20 000 recours aux soins d'urgence en lien avec la chaleur ont été observés. Cependant, les relations de cause à effet entre les vagues de chaleur et la consommation de soins (telles que les visites aux urgences ou les hospitalisations) demeurent largement inconnues, tout comme l'impact des conditions de logement. Il apparaît également crucial de mieux comprendre ces enjeux et d'adapter le système de santé aux effets du changement climatique, notamment face à la multiplication des épisodes de canicule dans les années à venir. A ce jour, les cohortes nationales restent sous-exploitées, car encore peu appréhendées par les chercheurs, malgré des atouts indéniables sur la caractérisation fine de leurs participants en termes sociodémographiques (carrière professionnelle par exemple) ou de comportements (consommation de tabac ou d’alcool par exemple).
Objectif du projet
Le projet HHAVOC est porté par l’Inserm, le centre Scientifique et Technique du Bâtiment et Météo France. Son objectif est d’estimer les relations entre vagues de chaleur et recours aux urgences et hospitalisations en France, tout en prenant en compte l’influence de la vulnérabilité du bâti à la chaleur. En effet, les caractéristiques d’un logement (date de construction, état, inertie thermique, localisation, etc.) pourraient moduler les effets des vagues de chaleur sur la santé. De plus, une meilleure identification des populations ayant recouru aux urgences et aux hospitalisations contribuera à l’élaboration de politiques efficaces pour adapter la société et le système de santé aux enjeux du changement climatique.
Méthodologie et caractère innovant
Pour répondre à cet objectif, ce projet mobilise les données issues de la cohorte nationale française Constances (220 000 participants) chaînée au Système National des Données de Santé (SNDS). Grâce à ce chaînage, seront identifiées les visites aux urgences et hospitalisations lors des périodes estivales de 2012 à 2023. Le projet mobilisera également des données de vagues de chaleur et de température et la Base de Données Nationale des Bâtiments (BDNB), qui est une cartographie du parc de bâtiments existants. Structurée à la maille “bâtiment”, la BDNB contient une carte d’identité pour chacun des 32 millions de bâtiments, résidentiels ou tertiaires.
Concrètement, et pour la première fois, ce projet propose d’apparier les adresses résidentielles des volontaires de la cohorte Constances aux données de vagues de chaleur et températures horaires (via Météo France), et aux données de la BNDB du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) fournissant des données relatives aux îlots de chaleur urbain et à la vulnérabilité du bâti à la chaleur.
Le projet offrira un cadre unique et innovant reliant des données complexes et de haute qualité, provenant de données météorologiques, de données sur le logement/le bâtiment et de données de santé, dont la consommation de soins.
Le projet HHAVOC a été lauréat de la deuxième vague de l’appel à projets sur le croisement de données de santé et environnementales, porté conjointement par le Green Data for Health (CGDD) et le Health Data Hub, lancé en 2024. Dans ce cadre, l’apport du Health Data Hub a consisté à fournir un apport financier.
Résultat / Livrable attendu
Le présent projet prévoit de fournir un livrable méthodologique permettant de répliquer la méthodologie appliquée à d’autres cohortes, d’autres expositions, et d’autres critères que les urgences et hospitalisations. Le projet fera également l’objet de livrables scientifiques sur les résultats d’association entre vagues de chaleur et recours aux urgences/hospitalisations, et sur l’identification des variables de comportements et de logement augmentant ou réduisant la vulnérabilité des personnes aux vagues de chaleur.