“Petit déjeuner du numérique en santé” : quels besoins de formations pour les professionnels de santé face au déploiement des EDS ?
Le 2 mai dernier, le Health Data Hub (HDH) et Parisanté Campus ont organisé leur premier “Petit-déjeuner du numérique en santé” avec les associations étudiantes du groupe de dialogue porté par la direction citoyenne du HDH. Pour ouvrir cette nouvelle initiative de dialogue avec les étudiants, la parole a été donnée à Aymeric Perchant, coordinateur interministériel de la Stratégie d'Accélération en Santé Numérique (SASN) à la délégation du numérique en santé (DNS) et Caroline Germain, directrice du pôle Innovation et données à l’AP-HP. Après un focus sur les initiatives de formations portées par la DNS, retour sur l’intervention de l’AP-HP pour mieux connaître les besoins de formations et les nouveaux métiers du fait du déploiement des entrepôts de données de santé.
Un premier “Petit-déjeuner du numérique en santé” autour de la formation et des métiers de demain dans ce domaine
Une première rencontre a eu lieu le 2 Mai à PariSanté Campus en présence de deux experts, Aymeric Perchant (DNS) et Caroline Germain (AP-HP), et d’une dizaine d’étudiants en santé. Des présentations et des échanges consacrés, en particulier, aux besoins de formation dans le secteur du numérique en santé et des données de santé. Comme l’indiquent les deux experts, avec les nouveaux outils, le développement de l’IA, les nouvelles exigences réglementaires, le déploiement des entrepôts de données de santé, le besoin de formation émerge. Les professionnels de santé pourront, grâce au développement de formations spécifiques, acquérir des compétences en informatique, en gestion de données et en analyse statistique. Les métiers de data scientists, data analysts, et spécialistes en cybersécurité seront particulièrement recherchés. Les cliniciens seront également amenés à se familiariser avec les outils numériques et les logiciels spécifiques utilisés dans les établissements de santé.
Former les étudiants et professionnels de santé aux EDS
L’intervention de Caroline Germain a permis un regard complémentaire sur le sujet des formations, avec un focus sur les Entrepôts de Données de Santé. Les EDS sont des infrastructures complexes destinées à collecter, stocker et à gérer les données de santé collectées auprès des patients d’un établissement de santé afin de faciliter la réutilisation de ces données pour améliorer la prise en charge, faire avancer la recherche et guider les activités des hôpitaux, le tout dans l’intérêt public. Une formation du Health Data Hub a été réalisée pour expliquer de façon simple et complète leur fonctionnement : à retrouver ici.
Comme Caroline Germain le précise, “dans vos pratiques, si demain vous êtes hospitaliers, vous savez qu’il est impossible de travailler en vase clos. (...) Aujourd'hui, vous faites partie d’une équipe de soin, et d’une équipe plus large avec différents métiers. On le voit à l’AP-HP, notamment dans le cadre des Entrepôts de Données de Santé, nos équipes sont des équipes intégrées : on a des professionnels de santé, des ingénieurs, des économistes, des juristes, etc. C’est une dimension majeure qui va s’accentuer”. Les EDS encouragent en effet une collaboration étroite entre divers experts : cliniciens, méthodologistes, data scientists, experts en éthique, etc. La collaboration est multi professionnelle et se concrétise par des interactions régulières entre les unités de recherche clinique et les data scientists, qui possèdent une connaissance approfondie des données disponibles dans l’EDS. Ces interactions permettent de déterminer la faisabilité des projets de recherche et de s'assurer que les données nécessaires sont bien intégrées et accessibles.
Par ailleurs, comme l’explique Caroline Germain, il y a une nécessité à former les étudiants et professionnels de santé aux entrepôts de données de santé, qu’ils y travaillent directement ou non. Elle précisé : “Aujourd’hui, quand vous saisissez des informations dans ces logiciels, est-ce que vous vous dites que vous êtes tenus de le faire ou parce que vous voyez qu'à un moment donné vous en avez besoin dans le cadre de la prise en charge du patient ? (...) Il y a un travail de découverte, d'apprentissage et d’acculturation des professionnels de santé à avoir une saisie des informations de qualité pour ne pas avoir à faire de la rétro-ingénierie. (...) La qualité des informations saisies en entrée dans les dossiers patients et la qualité des comptes rendus que vous faites : tout ce travail qui est lourd, si demain vous voulez aller plus loin pour piloter l’activité de vos services ou pour faire de la recherche, ça compte. Plus la qualité sera au rendez-vous en entrée, plus vous aurez des données de qualité en sortie.”. La qualité des informations collectées impacte le travail, ensuite, des équipes de l’EDS. La sensibilisation et la formation des professionnels à l’utilisation secondaire des données d’une EDS sont donc essentielles.
Les petits-déjeuners du numérique en santé se poursuivront en 2024 !
Une prochaine édition est prévue en septembre, où participeront les nouveaux représentants étudiants élus durant l'été, afin de continuer le dialogue et de sensibiliser aux enjeux et défis du numérique et des données de santé pour la recherche.