Améliorer le suivi des patients traumatisés crâniens : le projet APSoReN analyse les données cliniques et médico-administratives avec les techniques les plus avancées d’intelligence artificielle
Porté par le CHU de Toulouse, en partenariat avec la société Collective Thinking et le Health Data Hub, le projet APSoReN souhaite croiser les données du CHU de Toulouse avec celles du SNDS afin d’identifier les patients susceptibles de "décrocher" de leur parcours de soins et ainsi améliorer leur prise en charge.
Le traumatisme crânien est souvent la conséquence d’un choc au niveau de la tête. Il touche aussi bien les très jeunes enfants (accidents domestiques, maltraitances) que les personnes âgées (chutes) ou encore les adultes (accidents de la route, de sports ou agressions). Il peut avoir des conséquences graves pour le patient sur le plan médical, social ou professionnel, parfois des mois et des années plus tard. C’est bien souvent l’entourage du patient qui s’en trouve aussi impacté.
150 000 nouveaux cas victimes de traumatismes crâniens sont recensés chaque année en France. Les patients font face à des des risques de handicaps majeurs, alors que certains seraient évitables s’ils étaient mieux prédits et anticipés. Par exemple, certains patients décrochent de leur parcours de soin et peuvent conserver des séquelles cognitives et physiques, ainsi que des traitements lourds tout au long de leur vie.
Le projet APSoRen franchit de nouveaux jalons
L’étude se base sur une une cohorte de 42 664 patients, tout âge confondu, pris en charge au CHU de Toulouse entre 2014 et 2018. Le projet APSoReN a reçu son autorisation CNIL en juillet 2022. Depuis, plusieurs étapes de la réalisation de l’étude ont été effectuées : l’espace d’analyse sur la plateforme du HDH a été ouvert, les travaux de formatage des données et d’informations des patients ont également eu lieu. L’analyse de ses données, au niveau national, débute en mars 2023, avec l’objectif de reconstruire le parcours de soins. Elle prend en compte l’ensemble des soins médicaux prodigués, avant, pendant et après le traumatisme, ainsi que les traitements et médicaments délivrés aux patients.
Au-delà des bénéfices pour la prévention des complications de cette pathologie, cette approche innovante pourra être répliquée à l’analyse des parcours de soins d’autres pathologies chroniques, avec, à la clé, des enjeux importants en matière de santé publique.