Spectre et pronostic de l’atteinte rénale associée au cryofibrinogène
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
La cryofibrinogénémie est une maladie rare et potentiellement sévère, décrite pour la première fois en 1955. Elle causée par la précipitation au froid de certaines protéines plasmatiques, principalement de fibrinogène, de fibrine et de fibronectine. Les cryofibrinogènes (CF) précipitent uniquement dans le plasma à 4°C, à la différence des cryoglobulines (CG) qui précipitent aussi dans le sérum.
La prévalence des CF est estimée à 5-10% chez les sujets sains, et 10-50% chez des patients avec des symptômes évocateurs de cryopathie. Il semble exister une légère prédominance féminine et l’âge moyen au diagnostic est de 50-60 ans. La précipitation de CF peut entraîner une obstruction des vaisseaux de petit et moyen calibre à l’origine d’une atteinte cutanée (80% des cas) avec un purpura, un livedo ou un syndrome de Raynaud, exacerbés par l’exposition au froid (40% des cas). Des ulcérations, avec parfois une nécrose ischémique des extrémités, ont été rapportées dans les formes les plus sévères. A l’inverse des CG, les CF ne forment pas de complexes immuns et ne s’accompagnent que peu d’inflammation tissulaire ou de consommation du complément. Des thromboses artérielles ou veineuses sont observées dans 20-40% des cas, et semblent être corrélées au taux de CF, à l’origine de manifestations rares touchant le système nerveux central, le myocarde, le tube digestif ou encore le rein.
Les CF sont primitifs (« essentiels ») (60% des cas) ou secondaires à une pathologie sous-jacente (maladies auto-immunes ou inflammatoires, cancers solides, hémopathies ou encore des infections bactériennes ou virales). Les diagnostics différentiels sont nombreux, incluant les cryoglobulinémies, les CIVD, les MAT, le SAPL, les vascularites et les artériopathies athéromateuses, emboligènes ou septiques. La distinction anatomo-pathologique entre CF et CG peut être difficile car des lésions ischémiques avec précipités éosinophiles sont observées dans les deux cas. L’étude en immunofluorescence et/ou en microscopie électronique peut aider mais le diagnostic de CF reste souvent difficile à établir, et la maladie est largement méconnue.
Les néphropathies associées à la présence d’un CF n’ont été que rarement étudiées. Si les thromboses/infarctus rénaux ont été exceptionnellement rapportés, la possibilité de glomérulopathies spécifiques (CFG) a été longtemps ignorée. Sethi et coll. ont décrit deux cas de patients avec une glomérulonéphrite membrano-proliférative (GNMP) atypique, caractérisée par une prolifération endocapillaire et de rares dépôts intracapillaires éosinophiles. L’absence de dépôts significatifs en immunofluorescence, hormis un marquage faible à modéré au fibrinogène, était un élément distinctif des glomérulopathies cryoglobulinémiques, fibrillaires, immunotactoïdes ou à fibronectine. L’aspect est donc proche d’une vasculopathie de type microangiopathie thrombotique chronique. L’étude en microscopie électronique est dans ce cas utile car elle révèle des dépôts spécifiques organisés, intracapillaires et/ou sous-endothéliaux, constitués de larges structures tubulaires d’environ 150 nm de diamètre, avec un large espace endoluminal et une paroi lamellaire en double ou triple couche. Des données de la littérature suggèrent la possibilité d’une atteinte rénale jusqu’à 20% des patients avec CF. Cette estimation repose cependant sur un critère composite d’insuffisance rénale, de protéinurie et/ou d’hématurie, et sur l’analyse de formes secondaires de CF (lupus principalement). Enfin, il a été rapporté une prévalence étonnamment élevée de CF (75%) chez les patients avec néphropathie à dépôts d’IgA, et sa persistance semble être corrélée à l’absence de rémission.
Ainsi la prévalence, les caractéristiques cliniques, le spectre histologique, le traitement et le pronostic des glomérulopathies spécifiquement associées au CF (CFG) ne sont pas bien établis à ce jour.
Objectifs :
1) Établir la prévalence de l’atteinte rénale chez des patients présentant un CF
2) Étudier les caractéristiques clinico-biologiques et le spectre histologique des patients ayant un CF positif et une néphropathie spécifiquement associée au CF (CFG)
3) Décrire les traitements et le pronostic rénal et global des CFG
4) Comparer les CFG à des glomérulopathies sans CF (en particulier des GNMPs à dépôts de complexes immuns)
Critères d’inclusion :
- Patients âgés de 18 ans ou plus
- Présentant une cryofibrinogénémie
- Avec une atteinte rénale directe (prouvée par biopsie rénale)
Critères de non-inclusion :
- Patients sous tutelle / curatelle
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
2
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
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