L’impact des thérapies cognitivo-comportementales et émotionnelles dans la prise en charge de sportifs sur la prévention des blessures
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Les TCCE ont été approuvées dans le traitement des patients douloureux chroniques (Cherkin et al., 2016). Ces thérapies montrent une meilleure efficacité si elles sont combinées avec une technique de kinésithérapie. Cela nécessite une formation, c’est un frein pour la mise en pratique dans les cabinets libéraux. Les kinésithérapeutes se demandent comment intégrer ces techniques dans une séance de 30 minutes, la coopération des patients pour ces techniques est parfois compliquée (Holopainen et al., 2020). Ceux-ci pensent que leur douleur est remise en question, à cause du fait que certaines techniques ont pour objectif de déconstruire de mauvaises croyances (Holopainen et al., 2020).
Selon la HAS, il est recommandé en 2ème intention de prendre en charge les patients lombalgiques chroniques avec des TCCE si ces thérapies sont combinées à des exercices supervisés (HAS, 2019). Si les TCCE sont combinées à une activité physique, le risque d’être en arrêt de travail sur le long terme diminue pour des patients âgés de 20 à 60 ans (ayant un emploi, des douleurs dorsales ou cervicales non spécifiques, n’ayant pas eu d’arrêt maladie de plus de 4 mois au cours de l’année ainsi que n’ayant pas suivi de thérapie physique dans l’année écoulée) (Linton et al., 2005). Pour cette étude, il y avait 3 groupes : un groupe avec traitement minimal (examen, réassurance et conseils), un groupe avec traitement minimal et TCC, un groupe avec traitement minimal / TCC et thérapie physique préventive. Ces TCCE peuvent permettre d’apprendre au patient à améliorer son contrôle de la douleur, par exemple pour les patients lombalgiques chroniques (Cherkin et al., 2016).
Dans notre étude, nous allons focaliser notre attention sur l’activation comportementale, cette technique de TCCE permet de réduire les comportements d’évitement (faire reconnaitre au patient ses comportements d’évitement et l’inciter à les remplacer par des comportements actifs) pour remettre des sensations de plaisir ou de maitrise (comme le maintien de sa cheville lors d’une activité physique par exemple) (Dondé et al., 2018).
Lors de nos prises en charge, il est important de prendre en compte tous les aspects du patient dans sa globalité. Dans notre profession, nous avons la possibilité d’utiliser des techniques de rééducation mais également d’éducation pour le patient (éducation à la douleur, éducation sur le stress, pour ne citer qu’eux) (Article L4321-1). Le psychologique peux être un facteur accélérateur de la réussite ou un frein à la prise en charge. Nous savons que les facteurs psychosociaux peuvent avoir un rôle à jouer dans l’apparition de blessures (Ivarsson et al., 2017). L’étude d’Ivarsson et al (février 2017) a conclu que les interventions psychologiques telles que la gestion du stress ; relaxation ; techniques d’autorégulation pour ne citer qu’elles ; sur un groupe à risque ou non, ont permis de réduire les blessures. Les blessures sont traitées par une prise en soin multi dimensionnelle. Celles-ci pouvant toucher tous types de sportifs (amateur ou professionnel), la kinésiophobie pouvant toucher chaque patient, savoir si les TCCE peuvent permettre de limiter cette kinésiophobie pourraient ainsi moduler les prises en soins, adapter les techniques en fonction des patients et ainsi dispenser une meilleure prévention des blessures.
L’objectif principal de l’étude était de déterminer si les techniques d’activation comportementale permettaient de réduire l’apparition des blessures et d’être une technique utilisable dans la prévention des blessures. Pour cette objectif, le score de kinésiophobie TAMPA (TSK) était étudié. L’objectif principal permettait donc indirectement de savoir si les TCCE pouvaient réduire la kinésiophobie.
Notre étude portait sur des patients sportifs, pratiquant un sport en club et consultant un kinésithérapeute pour une entorse de cheville.
Nous avons réalisé une étude observationnelle de cohorte, longitudinale. Les patients inclus dans l’étude devaient compléter un premier questionnaire en début de prise en charge et un second en fin de prise en charge. Nous avons décidé de créer un questionnaire à destination des kinésithérapeutes participant à l’étude, afin de savoir leur niveau de formation sur les TCCE.
Pour notre étude, 3 questionnaires ont été réalisé. Ceux-ci ont été réalisé sur Framaforms.
Un questionnaire à destination des kinésithérapeutes, au début de la prise en charge dans le but d’avoir plus d’informations sur eux et leur pratique. Deux autres questionnaires à destination des patients, le premier était distribué au début de la prise en charge, le second était distribué à la fin de la prise en charge, lorsque le kinésithérapeute estimait que la prise en charge pouvait s’arrêter.
1. Questionnaire à destination des kinésithérapeutes
Ce questionnaire a été distribué en amont de la prise en charge, intitulé « Inscription à l’étude TCCE et kinésiophobie ». Il permettait notamment de savoir si le kinésithérapeute était formé en TCCE (si oui, par quelle formation), son âge et son lieu d’exercice. Toutes ces informations demandées avaient pour objectif de comparer par la suite les données et ainsi de potentiellement conclure si une tranche d’âge plus qu’une autre pratiquait des TCCE, ou si les kinésithérapeutes d’une région étaient plus adeptes des TCCE que d’autres.
Cela permettait de savoir si les patients que le kinésithérapeute allait prendre en charge, seraient dans le groupe expérimental (s’il est formé et utilise des techniques d’activations comportementales) ou dans le groupe control (pas de formation TCCE pour le kinésithérapeute).
2. Questionnaire Bilan Initial
Le questionnaire distribué au début de la prise en charge, à destination du patient, avait pour objectif principal de calculer le score de kinésiophobie de celui-ci. Il était intitulé « Questionnaire Bilan Initial ». Il comportait au début, un code identifiant pour le patient, afin de faire le lien entre le questionnaire initial et final pour bien mettre les bons questionnaires ensemble et ne pas les mélanger. Le code était composé des deux premières lettres du prénom du patient (sans les accents), des deux derniers chiffres de leur année de naissance, la lettre « M » et le chiffre « 2 ». Pour assurer la bonne compréhension du code identifiant patient, nous avons inséré un exemple. Par la suite, il fallait remplir un « code identifiant kiné », pour que nous puissions savoir si le patient allait être mis dans le groupe expérimental ou contrôle. Ce « code identifiant kiné » était envoyé préalablement au kinésithérapeute en question.
Afin d’être certain que le patient pouvait rentrer dans les critères d’inclusion de notre étude, nous avons posé les questions suivantes : êtes-vous majeur ? consultez-vous votre kinésithérapeute pour une entorse de cheville ? pratiquez-vous un sport en club ?
Le questionnaire se poursuit par l’explication de l’échelle TAMPA (TSK), avec comme consignes le fait de lire attentivement et la description de la légende :
- 1 : Fortement en désaccord
- 2 : Quelque peu en désaccord
- 3 : Quelque peu en accord
- 4 : Fortement en accord
Cette échelle a pour objectif d’évaluer le score de kinésiophobie à un moment donné et ainsi d’avoir un marqueur pour observer l’efficacité d’une intervention sur celle-ci. Le score est sur 68 points, avec 40/68 le patient est considéré comme kinésiophobe (Vlaeyen et al., 1995). Plus le score est haut, plus le niveau de kinésiophobie augmente.
3. Questionnaire Bilan Final
Le questionnaire distribué à la fin de la prise en charge (intitulé « Questionnaire Bilan Final »), à destination du patient, calculait lui aussi le score de kinésiophobie grâce à l’échelle TAMPA (TSK), avec quelques questions supplémentaires.
Il avait également comme items le « code identifiant patient » ainsi que le « code identifiant kiné ».
Les items supplémentaires à la suite de l’échelle TAMPA (TSK) sont les suivants :
- Avez-vous réussi à reprendre une activité physique ? : OUI/NON
- Au bout de combien de jours avez-vous pu reprendre une activité physique ? (Si vous avez répondu « NON » précédemment, merci d’indiquer NON à cette question
- Avez-vous réussi à reprendre les compétitions sportives ? : OUI/NON
- Au bout de combien de jours avez-vous pu retourner à la compétition sportive ? (Si vous avez répondu « NON » précédemment, merci d’indiquer NON à cette question
- Avez-vous eu une récidive de votre blessure lors de la prise en charge ? : OUI/NON
- Si vous avez répondu « OUI » à la question précédente, pouvez-vous m’indiquer au bout de combien de jours de rééducation ?
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Autre(s) catégorie(s) de donnée(s) utilisée(s)
informations relatives au score de kinésiophobie avant et après traitement
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Type de responsable de traitement 2
Responsable de traitement 2
Localisation du responsable de traitement 2
Le responsable de traitement est également responsable de mise en oeuvre
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
2
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
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