LES DETERMINANTS DU REFUS DE LA TRANSPLANTATION RENALE : UNE ETUDE QUALITATIVE AUPRES DES PATIENTS ATTEINTS D’UNE MALADIE RENALE CHRONIQUE DE STADE V DIALYSES
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
L’activité de prélèvement et de greffe d’organe est aujourd’hui une priorité nationale pour notre système de santé. C’est pourquoi, le ministère de la Santé et des Solidarités a reconduit pour la quatrième fois le plan greffe pour la période 2022-2026 avec comme axe prioritaire l’amélioration de l’accès à la liste nationale d’attente et le développement de la transplantation d’organes.
D’après la Haute Autorité de Santé, la transplantation rénale est le traitement de choix de la maladie rénale chronique au stade V appelé également stade de la défaillance rénale. En effet, elle apporte de nombreux bénéfices sur la santé des patients en améliorant leur qualité de vie et en augmentant leur espérance de vie (Agence de la Biomédecine, 2015). Cependant, malgré l’investissement des soignants, le taux de refus de la transplantation rénale reste élevé chez le patient dialysé. En 2022, il était estimé à 12,1% en France (Coordination Nationale REIN, 2024) et à 14,4% dans la région Haut-de-France (Néphronor, 2024).
Seules deux études françaises se sont penchées sur ce phénomène. Senghor, et al., en 2019, a étudié les raisons des patients dialysés de choisir ou de refuser la transplantation rénale. Vabret, et al., en 2020, a fait un état des lieux des patients non-inscrits sur liste nationale d’attente de greffe. Une revue systématique de la littérature (Jones, et al., 2023), portant sur 37 études qualitatives menées dans 11 pays, a permis de créer un nouveau modèle théorique pour mieux comprendre les complexités de la prise de décision de ces patients et les déterminants potentiels (e.g., qualité de l’information reçus, inquiétudes, navigation dans le parcours de soins, prise en charge financière). Cependant, la très large majorité de ces études était américaine et une seule était française. Ainsi, il parait important de mieux comprendre les déterminants de la décision d’accepter ou de refuser la transplantation rénale des patients en France, en tenant compte des spécificités des territoires.
Ainsi notre étude vise à comparer et compléter les données de la littérature sur le refus de la transplantation rénale chez les patients dialysés à l’échelle locale du secteur du Hainaut – Cambrésis – Douaisis.
Objectifs :
Principal : Déterminer les raisons du refus de la transplantation rénale chez les patients dialysés.
Secondaire (1) : Décrire la population refusant la transplantation rénale au niveau socio-démographique.
Secondaire (2) Décrire le profil médical de ces patients.
Secondaire (3) Réaliser un état des lieux de leurs connaissances sur la transplantation rénale.
Secondaire (4) Décrire leurs représentations sur la transplantation rénale.
Secondaire (5) Décrire la façon dont le patient dialysé reçoit l’information sur la transplantation rénale.
Criteres de jugement :
Les raisons du refus de la transplantation rénale seront explorées au décours de l’entretien semi-directif grâce à la question :
Vous ne souhaitez pas être greffé, pouvez-vous m’expliquer ce qui vous a amené à cette décision ?
Les critères de jugement (1) et (2) seront étudiés grâce aux recueils de données dans le dossier de soins des patients et concerneront :
- le contexte socio-démographique (sexe, âge, situation familiale…) (1)
- le contexte médical néphrologique (ancienneté du suivi néphrologique, type de néphropathie…) (2)
Les critères de jugement (3), (4), (5) seront évalués au décours de l’entretien semi-directif par les questions suivantes :
- Que savez-vous de la greffe rénale ? (3)
- Quelle est votre représentation de la greffe rénale ? (4)
- Comment la proposition de greffe rénale a-t-elle été abordée avec vous ? Comment faites-vous lorsque vous souhaitez obtenir des informations sur la greffe rénale ? (5)
Criteres d'éligibilité :
• CRITERES D’INCLUSION :
- Les patients âgés de plus de 18 ans
- Dialysés depuis au moins 3 moins
- Répondant aux modalités de dialyse suivantes : Unité de Dialyse Médicalisée (UDM), autodialyse (UAD), hémodialyse à domicile (HD) et dialyse péritonéale (DP)
- Pris en charge au sein de l’Association pour le Développement de l’Hémodialyse (ADH) et suivi par les équipes médicales des Centres Hospitaliers de Valenciennes, Cambrai et Douai.
- Refusant la proposition de transplantation rénale par son néphrologue référent au moment de l’étude
- N’ayant aucun antécédent personnel de transplantation d’organes
- Maîtrisant la langue française
- Ayant été informé de l’étude et ne s’étant pas opposé à y participer
- Acceptant de réaliser un entretien enregistré
• CRITERES D’EXCLUSION :
- Les patients âgés de moins de 18 ans
- Sous tutelle ou curatelle
- En incapacité de participer à un entretien
Plan expérimental :
Nous réaliserons une étude qualitative descriptive transversale multicentrique exploratoire.
Le screening des patients sera réalisé par l’étudiante Infirmière en Pratique Avancée (IPA) en collaboration avec les néphrologues des différents centres hospitaliers. Celle-ci identifiera dans le dossier informatisé Hemadialyse le nom des patients ayant exprimé un refus de transplantation rénale. Elle vérifiera ensuite avec l’aide des différentes équipes soignantes prenant en charge ces patients qu’ils répondent bien aux critères d’inclusion et que leur refus de transplantation rénale est toujours d’actualité.
Une fois validée par les différentes instances, l’étudiante IPA présentera l’étude au patient et lui remettra une note d’information (annexe 1).
Suite au recueil de non-opposition, un rendez-vous lui sera proposé par l’étudiante IPA, qui mènera l’entretien, selon 2 possibilités :
- le jour d’une séance de dialyse si le patient dialyse en UDM ou en UAD
- le jour d’une consultation médicale avec son néphrologue référent s’il dialyse à domicile.
Pour assurer la confidentialité de l’échange, l’entretien aura lieu soit dans le bureau médical du centre de dialyse, soit en box d’isolement pendant une séance de dialyse, soit au domicile du patient selon sa convenance personnelle. Il sera mené par l’étudiante IPA selon une grille d’entretien (annexe 3). La durée de l’entretien est estimée à 30 minutes en moyenne. Chaque entretien sera enregistré en intégralité sur dictaphone, avec accord du participant, qui pourra par ailleurs mettre fin à l’entretien à tout moment. L’entretien visera à recueillir les perceptions et le vécu des patients concernant la décision de transplantation rénale, conformément aus objectifs de l’étude. Les entretiens seront ensuite retranscrits par l’étudiante IPA, qui veillera à supprimer toutes les informations identifiantes. Dès la retranscription des entretiens, les fichiers audio seront effacés. Les données seront alors enregistrées dans une seule base de données sécurisées par un mot de passe, accessible aux personnes impliquées dans l’étude (investigateur principal et responsables scientifiques). Les entretiens retranscrits pourront être analysés par deux personnes (l’étudiante IPA et une psychologue ou toute personne compétente désignée) à l’aide du logiciel N’Vivo. Ils feront l’objet d’une analyse thématique, qui permettra de faire émerger des entretiens des thèmes et des sous-thèmes. Chaque personne codera les entretiens de façon individuelle, au fil de l’eau, et des réunions d’accord inter-juges auront lieu tous les 5 entretiens, de façon à affiner la grille d’analyse au fur et à mesure. Un coefficient d’accord inter juge sera calculé. Il est possible qu’une première analyse thématique soit d’abord réalisée par l’étudiante IPA seule et à la main (logiciel Excel) dans le cadre de la réalisation de son mémoire de Master 2.
Le recueil de données socio-démographiques et médicales sera réalisé à partir des dossiers de soins des participants par l’étudiante IPA. Une analyse descriptive de la population sera effectuée. Les variables quantitatives seront décrites par la moyenne (écart-type) et la médiane (min-max). Les variables qualitatives seront décrites par leur nombre et par pourcentage.
Un code d’inclusion sera attribué à chaque patient afin de garantir l’anonymisation des données et de faire le lien entre le questionnaire de données sociodémographiques et médicales et le contenu des entretiens retranscrits.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Type de responsable de traitement 2
Responsable de traitement 2
Localisation du responsable de traitement 2
Le responsable de traitement est également responsable de mise en oeuvre
Responsable(s) de mise en oeuvre non cités comme responsable de traitement
Responsable de mise en oeuvre non cité comme responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
20
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
Le patient sera informé de l’étude oralement par l’étudiante IPA lors d’une séance de dialyse ou par son néphrologue référent lors d’une consultation médicale. Une note d’information écrite lui sera remise à l’issue de l’information orale (annexe 1). Un délai de réflexion pourra lui être proposé en fonction de ses besoins.