Impact de la perfusion de fer chez les patients anémiés sur leur devenir post-opératoire après chirurgie colorectale.
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
La chirurgie colorectale en France représentait en 2005 près de 40000 interventions par an, dont 80% de chirurgie programmée et 70% à visée carcinologique. La mortalité globale postopératoire était estimée à 3,4%, la morbidité à 35% et la durée moyenne de séjour à 18 jours. Par ailleurs, le nombre de nouveaux cas de cancers colorectaux diagnostiqués était de 44872 en 2017, ce qui en fait la deuxième cause de cancer chez la femme et la troisième chez l’homme. La mise en place de programmes de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie (RAAC) colorectale a permis une réduction importante de la durée de séjour grâce à une baisse d’environ 50% du taux de complications postopératoires et à un retour plus rapide des patients à l’autonomie. Cependant, malgré l’intégration de la RAAC dans la pratique courante, la morbidité reste élevée avec un taux de complications estimé à 15-20 %. La persistance d’un taux de complications élevé malgré les mesures de réhabilitation s’explique en partie par des facteurs présents en préopératoire qui obèrent les capacités de récupération postopératoire comme, par exemple, l’existence de comorbidités, de faibles capacités fonctionnelles, la présence de carences martiales ou nutritionnelles ou un déséquilibre glycémique. Des liens entre la présence de ces différents « déficits », qui peuvent coexister, et la morbi-mortalité post-opératoire ont déjà été montrés.. . L’anémie est fréquente en préopératoire d’une chirurgie colorectale et concerne environ un patient sur 2 en cas de cancer. En cas d’anémie préopératoire, la fréquence des complications postopératoires et la durée de séjour sont augmentées. Dans ces conditions, une correction préopératoire de l’anémie pourrait faciliter la récupération postopératoire et réduire l’incidence des complications postopératoires. Lors d’un cancer colorectal, l’anémie est la conséquence d’une carence martiale absolue liée aux pertes en fer dues au saignement et à un déficit martial fonctionnel dû à la diminution de la disponibilité du fer pour l’érythropoïèse liée à l’inflammation. La correction de l’anémie préopératoire est habituellement basée sur 2 types de molécules : le fer et les agents stimulants l’érythropoïèse. L’administration d’agents stimulants l’érythropoïèse n’est pas recommandée pour corriger une anémie chez les patients ayant un cancer et ne recevant pas de chimiothérapie. Le fer peut être administré per os ou en intraveineux. L’administration par voie intraveineuse est plus efficace que la voie orale chez les patients ayant un cancer colorectal pour corriger l’anémie préopératoire. Chez des patients opérés d’un cancer du côlon en dehors d’un programme RAAC, la perfusion de fer en préopératoire semble diminuer la fréquence des complications postopératoires, améliorer la qualité de la récupération postopératoire et réduire la durée de séjour. Ces gains ne semblent pas liés à une correction de l’anémie préopératoire puisque l’apport de fer intraveineux en préopératoire augmente le taux d’hémoglobine de seulement 0,8 g/dl, en moyenne. Et, de manière insuffisante pour réduire le taux de transfusion post-opératoire en chirurgie abdominale ou générale. Aussi, les bénéfices observés avec la perfusion de fer en préopératoire semblent plus en lien avec les effets directs du fer sur les muscles cardiaques et squelettiques que par la correction de l’anémie. Depuis 2016, tous les patients opérés d’une chirurgie colorectale programmée au sein du Groupe hospitalier Paris Saint Joseph bénéficient de l’application d’un programme RAAC. Si on ne prend pas en compte les patients qui décèdent lors de l’hospitalisation (≈ 2%) et des patients transférés en Soins de suite et de Réadaptation (SSR) (≈15%), l’impact de l’application d’un programme RAAC se mesure facilement avec la durée de séjour. En effet, la réduction de la fréquence des complications postopératoires et l’amélioration de la vitesse de la récupération postopératoire se traduit par une réduction des durées de séjour. Aujourd’hui, sur l’ensemble des patients opérés d’une chirurgie colorectale à l’hôpital Saint Joseph, la durée moyenne de séjour est égale à 7,5 jours. La durée de séjour est plus longue (8,7 jours) chez les patients présentant une anémie en préopératoire par rapport à ceux qui ne le sont pas (7 jours). Depuis 2017, des patients anémiés programmés pour une chirurgie colorectale, ont bénéficié, en préopératoire, d’une perfusion de fer intraveineux à l’hôpital Paris Saint Joseph.. . L’objectif principal est de comparer la vitesse de récupération post-opératoire chez les patients présentant une anémie en pré-opératoire d’une chirurgie colorectale, dont certains ont bénéficié d’une administration de fer intraveineux en préopératoire et d’autres non. Les objectifs secondaires sont de comparer: le taux de complications médicales et chirurgicales post-opératoires, le taux de patients transfusés en péri-opératoire, le taux d’hémoglobine post-opératoire, le taux de recours aux SSR, le taux de décès intra-hospitalier, le taux de transfert en service de soins intensifs (usc – réanimation) et de rechercher une corrélation entre la valeur de l’hémoglobinémie préopératoire et la durée du séjour.
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