N° F20221102105003

Exploration des allergies croisées entre la CEFAZOLINE et l’AMOXICILLINE avec tests cutanés et test de provocation

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Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Objectifs poursuivis

Diagnostics

Domaines médicaux investigués

Autres

Bénéfices attendus

L’antibioprophylaxie au bloc opératoire permet de réduire la fréquence de survenue des infections du site opératoire (ISO) en s’opposant à la prolifération bactérienne.

Toute chirurgie confondue, le principal antibiotique utilisé est la CEFAZOLINE. Cet antibiotique de la famille des Béta-lactamines et plus précisément des céphalosporines de 1ere génération, permet en effet d’être actif sur une cible bactérienne définie, très souvent en cause des infections du site opératoire. Les patients reconnus allergiques à la pénicilline auraient un risque d’infection du site opératoire majoré de 50%. Le choix de l’antibioprophylaxie se heurte souvent au risque allergique en anesthésie. En France en 2004, selon la base INSERM, il avait été observé 100 réactions d’hypersensibilité imAutrestes (RHI) IgE médiées sur 1 million d’anesthésies. Les allergènes imputables par ordre décroissant étaient les curares (60,6%), le latex (5,2%) puis les antibiotiques (18,2%), suivi par les colorants (3,5%), les hypnotiques, les opioïdes, les gélatines et les anesthésiques locaux étaient rarement retrouvés. En ce qui concerne l’allergie aux antibiotiques, le premier antibiotique pourvoyeur d’allergie en France est l’AMOXICILLINE qui représente 29% de l’anaphylaxie médicamenteuse. Devant le risque d’allergie croisée, un antécédent d’allergie à l’AMOXICILLINE au bloc opératoire, contre indique toutes les béta lactamines et entraîne donc un choix alternatif à la CEFAZOLINE lorsque celle-ci était indiquée pour l’antibioprophylaxie en première intention.

Cependant, ce choix d’antibiotique alternatif à la CEFAZOLINE n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, les antibiotiques alternatifs que sont la Vancomycine et la Clindamycine ont un spectre plus étroit et donc risquent de ne pas couvrir l’ensemble des germes retrouvés dans les ISO. Ils ne couvrent pas les Gram négatifs pour la Vancomycine et les aérobies à Gram négatif pour la Clindamycine. De plus, l’utilisation de ses antibiotiques expose à des effets indésirables. Ils peuvent favoriser la survenue d’infections nosocomiales comme des colites à Clostridium difficile, des infections à germes résistants comme le Staphylococcus aureus résistant à la Méticilline (SARM) ou encore l’Enterococcus résistant à la Vancomycine (VRE). D’Autres sources effets indésirables peuvent survenir comme une Néphrotoxicité et le Red Man Syndrome avec la Vancomycine. Par ailleurs, ces antibiotiques peuvent être plus difficilement maniables, ne permettant pas d’optimiser les conditions de délivrance recommandées. Ensuite, la notion de coût de ses antibiotiques est à prendre en compte.

Deux éléments pourraient nous inciter à utiliser la CEFAZOLINE malgré un antécédent d’allergie à l’AMOXICILLINE.

1. Les déclarations d’allergie telles que l’on peut les avoir en consultation correspondent majoritairement à des faux positifs. En effet, sur 10% de la population mondiale mentionnant une allergie aux pénicillines, seulement 1 à 2 % des sujets ont une allergie prouvée. Dans notre centre, parmi les patients consultants pour une suspicion d’allergie, le test de réintroduction a confirmé celle-ci chez seulement 5,6% d’entre eux.

2. D’un point de vue moléculaire, il existe un faible taux de similarité entre ces deux molécules. Contrairement à la croyance populaire, l’allergie aux céphalosporines n’est pas médiée par le noyau β-lactame. L’allergie croisée entres les céphalosporines et la pénicilline vient des similarités de la chaîne R1 qui est attachée au noyau β-lactame en position 7 pour les céphalosporines, en position 6 pour les pénicillines. Cela peut donc expliquer l’absence de réactivité croisée clinique.

L’objectif principal est d’évaluer la proportion de patients des allergies entre la CEFAZOLINE et l’AMOXICILLINE.

Les objectifs secondaires sont d’évaluer la valeur diagnostique des tests cutanés à la CEFAZOLINE et décrire la sécurité de notre protocole de réintroduction de CEFAZOLINE et d’AMOXICILLINE dans le cadre d’allergie croisée IgE médiée.

Données utilisées

Catégories de données utilisées

Informations relatives aux bénéficiaires de soins et de prestations médico-sociales
Informations relatives à la prise en charge sanitaire, médico-sociale et financière associées à chaque bénéficiaire
Informations relatives aux pathologies des personnes concernées

Source de données utilisées

Autres sources sources

Composante(s) de la base principale du SNDS mobilisée(s)

Non

Variables sensibles utilisées

Année et mois de naissance
Date de soins

Acteurs finançant et participant à l'étude

Responsable(s) de traitement

Type de responsable de traitement 1

Etablissement public de santé (dont fédération) (dont fédération)

Responsable de traitement 1

Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph

185 rue Raymond Losserand 75014 Paris

Calendrier du projet

Terminé
Date de début : 28/10/2022 – Date de fin : 31/12/2023 Durée de l'étude : 1 an
Etape 1 : Dépôt du projet
02/11/2022

Base légale pour accéder aux données

Durée de conservation aux fins du projet (en années)

2

Fondement juridique

Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)

(1)(a) consentement spécifique, éclairé et univoque

Transfert de données personnelles vers un pays hors UE

  Non

Délégué à la protection des données

Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph

185 rue Raymond Losserand 75014 Paris

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