DISCUSS-CT : Rendement diagnostique et impact sur la durée de prise en charge des scanners cérébraux chez les patients âgés confus aux urgences
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Le syndrome confusionnel est défini par l’installation aiguë ou subaiguë d’un syndrome déficitaire (une désorientation temporo-spatiale, des troubles de la mémoire et de la concentration, un comportement anormal, une atteinte de l’efficience intellectuelle, une fluctuation des troubles avec une recrudescence vespérale) pouvant s’associer à un syndrome productif (hallucinations visuelles ou auditives, des éléments délirants) (Collège de Neurologie française). Il s’agit d’un problème fréquent, grave, et coûteux chez les patients hospitalisés et aux urgences.. . . Sa prévalence est située entre 10 et 31% des cas aux urgences et concerne jusqu’à un patient âgé sur deux au cours d’une hospitalisation. La morbi-mortalité potentielle du syndrome confusionnel tient en partie de la difficulté d’identifier et de traiter dans un délai rapide des facteurs déclenchants et aggravants souvent intriqués chez la personne âgée. Le plus souvent il s’agit d’effets médicamenteux, de troubles métaboliques, d’infections, des conséquences d’une immobilisation prolongée ou d’une contention physique. L’absence de prise en charge rapide de ces causes majore le risque de troubles cognitifs à moyens et longs termes... . Du fait du vieillissement de la population, il s’agit d’un problème de plus en plus coûteux. En 2012, l’étude de la World Health Organization Regional Office for Europe menée dans 18 pays européens combinés estimait son coût à 182 milliards de dollars par an. La prise en charge du syndrome confusionnel chez les personnes âgées est aujourd’hui un problème de santé publique majeur. Elle est un indicateur ciblé de la sécurité et de la qualité des soins pour les personnes âgées.. . . Toutefois, dans la majorité des situations, une anamnèse appropriée, une analyse des traitements pris par le patient, un examen physique rigoureux, et un examen de biologie sanguine suffisent à identifier et traiter rapidement la(les) cause(s) responsable(s) du syndrome confusionnel. Dans la pratique aux urgences, le scanner cérébral sans injection de produit de contraste est pourtant fréquemment prescrit pour une personne âgée présentant une altération récente de ses fonctions cognitives. Une explication est que les signes cliniques évocateurs de lésion intracrânienne peuvent être plus difficiles à déceler chez des patients âgés et fragiles, ayant un nombre d’antécédents importants, au même titre que ceux d’un sepsis par exemple. D’autre part, une altération de la fonction cognitive sans notion d’antériorité connue pour le patient, amène probablement les médecins urgentistes à soupçonner trop fréquemment une cause neurologique centrale. Par argument de fréquence, la cause est pourtant le plus souvent d’origine extracérébrale.. .. l’hôpital Paris Saint-Joseph, le nombre de consultations aux urgences a augmenté de 4% entre 2018 et 2019. Le Service des Urgences est le deuxième service d’urgences d’Ile de France en terme de fréquentation d’une patientèle gériatrique (20% des patients pris en charge). Ces observations incitent un service d’urgences urbain comme le nôtre à évaluer la pertinence et la qualité de nos pratiques en médecine d’urgence gériatrique... . Dans la littérature, plusieurs études américaines, surtout monocentriques et rétrospectives, se sont intéressées à l’utilité diagnostique du scanner cérébral chez la personne âgée et présentant un syndrome confusionnel lors de son observation aux urgences. La découverte d’une anomalie scannographique expliquant la symptomatologie survenait dans 10 à 39% des cas selon les séries. Les cohortes de patients différaient en termes d’âge et de présentation clinique. Certaines étaient majoritairement composées de patients ayant un signe neurologique focal associé à la confusion, d’autres exclusivement de patients ayant eu un traumatisme crânien. Nous n’avons pas trouvé d’étude ayant évalué spécifiquement l’apport diagnostique d’un scanner cérébral en urgence chez le patient âgé ≥ 75 ans ayant une confusion isolée, c’est-à-dire en l’absence de signe localisateur neurologique et en l’absence d’un traumatisme crânien sous antiagrégant plaquettaire (AAP) et/ou sous anticoagulant, pour lesquels l’indication de l’imagerie cérébrale n’est pas discutable. Une étude avait évalué le rendement diagnostique des scanners cérébraux aux urgences chez des patients majeurs présentant un épisode délirant aigu. Cependant, il s’agissait davantage à l’exploration d’un premier épisode psychiatrique chez des patients plutôt jeunes. Cette problématique apparaît intéressante chez le sujet âgé confus car la réalisation d’un scanner est chronophage, coûteuse, et irradiante. Elle impacte la durée du séjour aux urgences, dont l’allongement est lui-même pourvoyeur de survenue d’un épisode confusionnel, avec son lot de complications : chute, agitation, désorientation, contention mécanique, utilisation inappropriée de benzodiazépines et neuroleptiques, par exemple... . Compte tenu du vieillissement de la population, de la morbidité des épisodes confusionnels chez la personne âgée en l’absence de traitement adapté rapide, et de la saturation fréquente des services d’urgences, il est utile de connaître le rendement diagnostique réel du scanner cérébral fait pour un syndrome confusionnel isolé observé chez les personnes âgées aux urgences. En parallèle en France, des études ciblées soulignent une croissance non régulée de la prescription de certains actes d’imagerie médicale. Parmi les raisons possibles on peut évoquer la pratique d’une médecine défensive par extension du principe de précaution, les attentes fortes des patients, de leurs proches, ou des médecins traitants, qui peuvent exercer une pression à la prescription. Enfin, agissant aussi sous la pression de la gestion du temps, où le temps clinique passé auprès de chaque patient tend à se réduire, il est paradoxal que la prescription d’examens d’imagerie cérébrale augmente aux urgences au cours de ces dernières années. Déterminer l’impact organisationnel sur la durée des prises en charge nous permettrait de répondre à un objectif de qualité des soins.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Variables sensibles utilisées
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Numéro d'autorisation CNIL
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
2
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
L’étude se déroulera en 5 étapes :. . 1. Extraction informatique par le Département d’Informatique Médicale du GhPSJ et constitution d’une pré-cohorte composée des patients admis aux urgences du 01/01/2019 au 31/12/2019 (nés avant ou en 1944), ayant eu un scanner cérébral sans injection de produit de contraste prescrit par le service des Urgences.. . 2. Vérification des critères d’éligibilité : constitution de la cohorte finale DISCUSS-CT. 3. Le formulaire d’information et de non-opposition sera envoyé à chaque patient éligible par voie postale. Sans retour dans les 30 jours, il est considéré que le patient ne s’oppose pas à l’utilisation des données. Dans le cadre de cette recherche, aucun examen supplémentaire n’est réalisé.. . 4. Recueil des données par revue manuelle des dossiers médicaux à partir des logiciels DxCare® et PACS® par deux examinateurs indépendants (médecins urgentistes).. . 5. Analyse statistique... .. Le formulaire d’information précise que l’inclusion dans un protocole de recherche. . n’impliquant pas la personne humaine ne peut pas être réalisée sans information. . préalable, que le médecin investigateur doit fournir toutes les explications. . nécessaires concernant cette recherche, conformément aux dispositions des articles 13 et 14 du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD,Règlement (UE) 2016/679 du Parlement Européen et du Conseil du 27 avril 2016).. . L'information à la recherche fait l'objet d'un document écrit. Le patient peut à tout moment arrêter sa participation à la recherche sans justi{cation conformément à l’article 21 du RGPD. Ceci n’aura pas de conséquence ni sur la qualité des soins et des traitements qui lui seront fournis ni sur sa relation avec son médecin. Les données recueillies jusqu’à l’expression de son opposition seront utilisées sauf demande exprès de sa part. En effet, conformément à l’article 17 du RGPD, le patient a le droit de demander l’effacement de ses. . données le concernant déjà collectées. Son opposition et l’accord d’utilisation ou non de ses données précédemment recueillies seront tracés dans son dossier médical informatisé.. . Conformément aux dispositions des articles 15 et 16 du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016 (Règlement Général sur la protection des données) de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux {chiers et aux libertés, modifée par la loi n° 2018-493 du 20 juin 2018 (décret n° 2018-687 du 1° août 2018), le patient dispose d’un droit d’accès, de recti{cation, de portabilité, d’effacement de celles-ci ou une limitation de traitement (cf. cnil.fr pour plus d’informations sur vos droits). Le patient dispose également d’un droit d’opposition à la transmission des données couvertes par le secret professionnel susceptibles d’être utilisées dans le cadre de cette recherche et d’être traitées. Sa demande doit être adressée au Délégué à la Protection des Données du Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph, soit par courrier. . électronique à l’adresse dpo@ghpsj.fr, soit par courrier postal à l’adresse : 185 rue. . Raymond Losserand – 75014 Paris.. . Le dossier médical restera confidentiel et ne pourra être consulté que sous la. . responsabilité du médecin s’occupant de son traitement ainsi que par les autorités. . de santé et par des personnes dûment mandatées par le Groupe Hospitalier Paris. . Saint-Joseph pour la recherche et soumises au secret professionnel. Si le patient le. . souhaite, il pourra être tenu informée des résultats globaux de cette recherche une fois celle-ci achevée. Si il a des préoccupations ou des questions au sujet de cette étude l’investigateur principal de cette étude, reste à sa disposition pour répondre à ses questions.