N° 18015694

DIAMS. DIAGNOSTIC DE L’AMOEBOSE VISCERALE PAR SEROLOGIE.

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Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Finalité de l'étude

Recherche, étude, évaluation

Objectifs poursuivis

Diagnostics
Compréhension des maladies

Domaines médicaux investigués

Maladies infectieuses

Bénéfices attendus

L'amoebose est une parasitose cosmopolite due à Entamoeba histolytica et représente un défi majeur de santé publique dans de nombreuses régions, en particulier dans les pays du Sud où la pauvreté, et des problèmes complexes entravent le développement économique. Les régions présentant des taux élevés d'infection amibienne comprennent certaines parties de l'Inde, le Bangladesh, les pays d'Afrique tropicale, le Brésil et le Mexique, la Chine et l'Asie du Sud-Est. On estime qu'elle touche 50 millions de personnes dans le monde et qu'elle provoque jusqu'à 100 000 décès par an. L'infection humaine est généralement observée dans les zones où les conditions sanitaires sont mauvaises, où le traitement de l'eau est inadéquat et où le statut socio-économique est faible. Le seul réservoir est l'homme, et l'infection se produit par le biais d'aliments, d'eau ou de mains contaminés par des matières fécales contet des kystes. Malgré la prévalence de l'amoebose, il n'existe toujours pas de vaccin pour prévenir cette maladie.
Environ 90 % des personnes infectées sont des porteurs asymptomatiques ; les 10 % restants présentent des symptômes cliniques tels que colite, dysenterie et amoebose extra-intestinale. La manifestation clinique la plus courante de l'infection extra-intestinale est l'abcès hépatique amibien et un retard dans le diagnostic et le traitement peut entraîner la mort.
Le diagnostic des formes viscérales/tissulaires repose sur l’association d’une triade clinique dite « de Fontan » (douleur hypocondre droit, hépatomégalie, fièvre), de l’imagerie (abcès) et de la sérologie (recherche d’anticorps). La ponction de l’abcès ne permet qu’exceptionnellement la mise en évidence de trophozoïtes d’Entamoeba, ramet un pus dit chocolat, classiquement stérile. Seule une recherche d’ADN d’amibe d’E. histolytica sur ce pus peut représenter une alternative diagnostique à la recherche d’anticorps mais reste peu pratiquée au vu du caractère invasif de la ponction.
La modification des règlementations européennes sur les dispositifs de diagnostic in vitro (Règlement Européen, 2017/746 sur les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro DMDIV) a deux conséquences sur la biologie médicale européenne :
- la nécessité pour les réactifs de diagnostic in vitro de répondre à un certain nombre d’exigences d’évaluation de performances, analytiques et cliniques
- le retrait du marché des réactifs par les fournisseurs, qui ne peuvent ou ne veulent pas évaluer ces dits réactifs suivant les exigences du Règlement Européen, notamment en ce qui concerne les performances cliniques qui nécessitent l’accès à de très nombreux échantillons biologiques issus de patients sélectionnés
Les réactifs ne répondant pas aux critères du Règlement Européen DMDIV verront leur commercialisation définitivement interdite à partir de mai 2025.
Ainsi en 2023, un réactif utilisé par près de la moitié des laboratoires français assurant la sérologie amoebose (RIDASCREEN Entamoeba Antibodies, R-Biopharm) a vu sa commercialisation arrêtée le 1er avril 2023, à l’issue de la date de fin de stabilité du dernier lot commercialisé.
Les réactifs encore disponibles pour la sérologie amoebose ont été mis sur le marché il y a plus de 20 ans et n’ont fait l’objet que d’une évaluation succincte des performances lors de leur commercialisation. Les techniques actuellement disponibles sur le marché ne sont considérées que comme des techniques de dépistage, supposées sensibles mais manquant de spécificité (Elisa, hémagglutination, agglutination de particules de latex) selon la Nomenclature des Actes de Biologie Médicale (acte NABM 4301). Aucune technique d’immunoempreinte, de coélectrosynérèse ou immunoéléctrophorese, considérées comme techniques de confirmation au sens de la NABM (acte NABM 4302 et 4303) et jugée spécifique, n’est disponible. Cela impose donc à la communauté scientifique de déterminer, au sein des techniques de dépistage disponibles, la technique la plus spécifique qui pourrait représenter une alternative au manque existant.
Au vu de la place centrale de la sérologie amoebose dans le diagnostic des amoeboses viscérales & tissulaires (en particulier pour les abcès amibiens hépatiques), un consortium de spécialistes de sérologie parasitaire exerçant au sein des CHUs français a été constitué afin d’évaluer, selon les standards exigés par le Règlement Européen, les réactifs de sérologie amoebose encore sur le marché et pour lesquels les fabricants s’engagent à mener les démarches à leurs termes pour obtenir l’agrément européen de leurs DMDIV. Ceci est d’autant plus nécessaire qu’il faut mener une évaluation comparative et coordonnée des réactifs disponibles alors que chaque fabricant aspire à tester son réactif isolément.
L’objectif est d’éviter toute rupture de la continuité des soins à partir de mai 2025, dans le cas où aucun des réactifs existants ne répond aux exigences du Règlement Européen, laissant biologistes et cliniciens sans réelle alternative.
Les fabricants peuvent laisser sur le marché des réactifs « For research use only ». A charge alors au laboratoire voulant l’utiliser en biologie médicale de l’évaluer pleinement en termes de stabilité et performances (validation de méthodes en portée B selon le COFRAC). Or, à ce jour, aucun centre français ne peut mener seul une telle évaluation : l’incidence des amoeboses tissulaires est restreinte, de l’ordre de 1 à 4 cas/an/centre.
Ceci justifie donc la mise en place de cette étude multicentrique, mutualisant les sérums d’intérêt dans une seule étude méthodologiquement acceptable. La biothèque constituée pourra de plus être utilisée en cas de mise sur le marché d’un nouveau réactif dans les années à venir.

Données utilisées

Catégories de données utilisées

Informations relatives aux pathologies des personnes concernées

Source de données utilisées

Autre

Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)

Dossiers Médicaux

Appariement entre les sources de données mobilisées

  Non

Plateforme utilisée pour l'analyse des données

Autre

Acteurs finançant et participant à l'étude

Responsable(s) de traitement

Type de responsable de traitement 1

Etablissement public de santé (dont fédération)

Responsable de traitement 1

CHU Besançon

3, Bd A. Fleming 25000 BESANCON France

Localisation du responsable de traitement 1
  Dans l'UE
Représentant du responsable de traitement 1

Calendrier du projet

Date de début : 24/05/2024 – Date de fin : 31/12/2024 Durée de l'étude : 6

Durée de conservation aux fins du projet (en années)

2

Existence d'une prise de décision automatisée

  Non

Fondement juridique

Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)

(1)(e) exécution d’une mission d’intérêt public

Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)

(2)(i) intérêt public dans le domaine de la santé publique

Transfert de données personnelles vers un pays hors UE

  Non

Droits des personnes

information individuelle

Délégué à la protection des données

CHU Besançon

3, Bd A. Fleming 25000 BESANCON France

dpd@chu-besancon.fr