STIP (Sexually Transmitted Infection in Primary care)
Partenaires
- Le réseau Sentinelles de l’Iplesp (UMR S 1136)
- Département de Médecine Générale de l’Université Paris Cité
- Antibioclic
- Santé publique France
- Centre National de référence (CNR) des IST bactériennes
Contexte
Les infections sexuellement transmissibles (IST) représentent un problème de santé publique majeur en raison de leur transmissibilité, leur fréquence et leurs complications à long terme. Les données de surveillance ont mis en évidence une augmentation ces dernières années du nombre d’IST bactériennes en France, et notamment du nombre d’infections à Chlamydia trachomatis dans les deux sexes, et de syphilis chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Plusieurs facteurs ont été évoqués par les autorités pour expliquer ces tendances : d’une part l'augmentation des comportements sexuels à risques mais aussi le renforcement du dépistage qui permet d’avoir une meilleure connaissance de la situation.
En France, plusieurs bases de données permettent de surveiller l’incidence des IST bactériennes : la base principale du SNDS, le réseau Sentinelles, le CeGIDD, les laboratoires privés et centres nationaux de référence (CNR). Cependant, ces sources présentent des limites. En effet, l’analyse des données de la base principale du SNDS s’appuie sur un algorithme prédictif pour identifier les cas confirmés et traités d’IST. Le sexe et l’âge sont disponibles pour la description des cas, mais pas l’orientation sexuelle, et ces données ne permettent pas d’identifier les cas d’infections sans confirmation microbiologique. Les données du réseau Sentinelles s'appuient quant à elles sur un recueil actif des cas à partir d’un échantillon de médecins généralistes. Elles sont limitées à la France métropolitaine et, comme les données de la base principale du SNDS, elles ne permettent pas d’identifier les cas d’IST pour lesquels il n’y a pas eu de confirmation biologique. Ainsi, l’appariement de la base P4DP, première de base de données de soins primaires, à la base principale du SNDS (« P4DP/SNDS ») pourrait permettre de lever certaines limites et améliorer la surveillance des IST bactériennes.
Objectif du projet
Le projet STIP vise à chaîner les données issues de la base P4DP avec celles issues de la base principale du SNDS et d’en étudier l’apport, pour améliorer la surveillance des IST bactériennes en médecine générale en France.
Méthodologie et caractère innovant
À ce jour, aucune surveillance en France n’est réalisée en croisant les données médicales issues des logiciels métiers et celles de la base principale du SNDS. Or, une telle approche permettrait d’obtenir une vue plus complète de la surveillance des IST.
Pour pallier ce manque, les porteurs de projet vont, dans un premier temps, chaîner les données issues de la base principale du SNDS avec celle P4DP. Ensuite, ils développeront un algorithme afin d’identifier les cas d’IST bactériennes dans la base « P4DP/SNDS ». L’exhaustivité des cas identifiés dans cette base de données sera comparée à celle des cas identifiés dans les bases de données actuellement utilisées pour la surveillance des IST bactériennes (celle du réseau Sentinelles, du SNDS par Santé publique France et d’Antibioclic). Les porteurs du projet valideront les incidences produites par la base de données « P4DP/SNDS » en comparant les niveaux d’amplitude et les tendances estimées à partir des bases existantes.
L’algorithme développé permettra, dans un second temps, d’identifier les cas sur la période 2004-2024 en France (métropole et DROM) et d’estimer des incidences (nombre de nouveaux cas d'une maladie, pendant une période donnée et pour une population déterminée). Les porteurs du projet décriront les cas identifiés, et analyseront les facteurs associés et les parcours de soins.
Le projet STIP a été lauréat de l’appel à projets P4DP. Dans ce cadre, l’apport du Health Data Hub a consisté à fournir un apport réglementaire, technique et financier.
Résultat / Livrable attendu
Les résultats du projet feront l’objet d’un rapport scientifique final et d’articles dans des revues à comité de lecture. La comparaison des périmètres des cas d’IST identifiables dans les différentes bases de données sera présentée sous la forme d’un diagramme de Venn. Les incidences des IST bactériennes estimées à partir des différentes bases de données seront présentées par année et par région.